On ressent dès le début du show, la patte de Tom Kapinos, créateur de « Californication », qui a un temps travaillé sur le projet. Le personnage de Tom Ellis est à s’y méprendre un cousin britannique d’Hank Moody (David Duchovny), tombeur en décapotable, qui pousse par instant la chansonnette, amateur de rock (The Black Keys et Beck passent dans la BO), de belles femmes et des répliques qui tournent souvent en dessous de la ceinture.
La vraie bonne idée de « Lucifer » est d’offrir un héros irrévérencieux au premier degré. Il ne cache jamais sa véritable identité à personne, crie haut et fort : « ah, vous les humains » et « je suis immortel », mais personne ne le prend vraiment au sérieux, surtout sa partenaire. Même lorsqu’il s’exclame : « Allow me to introduce myself », comme dans la chanson des Rolling Stones, « Sympathy for the Devil ». Son côté dandy excessif, sa tendance à prendre les gens de haut, sa capacité à faire avouer leurs pires désirs et secrets les plus inavouables aux suspects (bien pratique pour mener l’enquête) offrent autant d’outils comiques plutôt bien exploités.
Le personnage interprété par Tom Ellis est un poil caricatural, forcément « so british » vu la nationalité de l’acteur (il est Gallois). Il montre ses belles dents blanches et joue avec l’intonation de sa voix. Il devient cependant attachant au fur et à mesure qu’il se découvre lui-même de l’affection pour certains humains.
Insensible au charme du Diable, le lieutenant Decker permet de mettre en perspective l’attrait du maître des Enfers et de contrebalancer son comportement en étant le plus souvent sérieuse et concernée. La relation entre les deux protagonistes fonctionne très bien, d’autant que la jeune femme semble immunisée contre ses pouvoirs, « Tu ne serais pas une sorte de Jedi ? », lui demande-t-il stupéfait par le don de la policière.