La gloire de mon père !
Le catch, n’est pas le sport le plus popularisé dans nos contrées européennes, rien d’étonnant donc que « The Iron Claw », récit tragique sur la famille Von Erich soit passé inaperçu chez nous.
Et pourtant, le film de Sean Durkin vaut le coup d’œil surtout pour la brillante prestation inattendue de Zac Efron, dans son plus grand rôle !
Notre avis, ne vous fera pas passer par-dessus le ring avec le coup de la corde à linge mais « The Iron Claw » vous travaillera physiquement autant que psychologiquement !
Synopsis :
The Iron Claw’ est inspiré de l’histoire vraie de la famille de catcheurs Von Erich, de son ascension et de son déclin. Elle a eu une énorme influence sur ce sport dans les années 60. Le catcheur professionnel Maxwell Jacob Friedman incarne Lance von Erich pour ses débuts devant la caméra. Il est accompagné de Zac Efron (‘The Greatest Showman’), Jeremy Allen White (‘The Bear’), Lily James (‘Et l’amour dans tout ça ?’) et Harris Dickinson (‘Sans Filtre’). La réalisation de cette épopée familiale épique a été confiée à Sean Durkin (‘The Nest’, ‘Martha Marcy May Marlene’)
On tient tout d’abord à présenter nos excuses à Zac Efron ! Jamais nous n’aurions pensé dire cela car avec « The Iron Claw », l’acteur découvert dans « High School Musical » livre dans la peau de Kevin Von Erich la meilleure performance de sa carrière en fils aîné de la fratrie musclé (avec un air de ressemblance avec Musclor des Maîtres de l’Univers).
Tout en émotion contenue et en fragilité qui exploseront aux termes de ces deux heures et seize minutes de long métrage, l’acteur nous surprend très agréablement !
Ce biopic vous prend de cour avec cette inéluctable tragédie qui se joue devant nos yeux.
Le récit de la célèbre famille Von Erich dite « maudite » que nous allons observer avec désespoir devant la destinée douloureuse de ces frères qui représentent ce sport qu’ils pratiquent presque par obligation sous la houlette d’un père tyrannique et toxique (formidable et détestable Holt McCallany vu dans la série « Mindhunter »).
Un patriarche qui divise pour mieux régner donc (voir la scène où il mentionne qu’il n’a aucune préférence pour l’un de ses fils et que cela peut fluctuer… ambiance !)
C’est sordide et sombre mais le cinéaste Sean Durkin a le mérite de raconter l’horreur de cet univers familial à travers cette figure paternelle castratrice et manipulatrice sans trop en faire.
En effet, sa mise en scène presque « documentaire » reste très sobre pour mieux dénoncer les travers de la société américaine de l’époque mais aussi d’aujourd’hui avec cette masculinité toxique, cette illusion du rêve américain, cette religion qui agit comme libre-arbitre (c’est la volonté de dieu de maudire la famille) ou ce port d’arme dévastateur…
Oui, on est dans le bel état du Texas !
Sean Durkin dresse donc le tableau d’une Amérique peu reluisante à travers la culture du virilisme et ce sport de lutte surjoué !
Pourtant, il existe quelques beaux moments lumineux et poétiques dans ce portrait désespéré à l’image de l’amour fraternel qui existe entre Kevin (Zac Efron), Kerry (très bon Jeremy Allen White de la série « The Bear »), David (Harris Dickinson (« The King’s Man ») et Mike (Stanley Simons) qui sont solidaires les uns envers les autres et offrent des moments touchants au milieu de tant de défaillances.
« The Iron Claw » est donc un film plus complexe et plus dense qu’il n’y paraît et brasse de nombreuses thématiques pour mieux nous toucher en plein cœur ! Grâce à la performance physique et psychologique de Zac Efron, le long métrage de Sean Durkin est un biopic puissant sur la famille et la question de transmission.
On lui regrettera une conduite trop linéaire et trop sage qui l’empêche d’être un grand film !
On lui préfèrera toujours « Foxcatcher » ou « The Wreslter » pour leur plus grande puissance narrative mais Durkin s’en tire à merveille !
De nombreux points pour ses thématiques et sa puissance évocatrice, « The Iron Claw » vous mettra à rude épreuve devant cette figure paternelle qui met au supplice les corps de ses enfants et surtout pour la performance fragile et contenue de Zac Efron…
Encore une fois désolé Zac mais on n’y aurait jamais cru à ce vrai talent d’acteur !
Julien Legrand – Le 19 mars 2024
Sources Photos :
© 2024 A24 & The Searchers
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