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Dé(Miss)tification
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Véritable ovni du cinéma indépendant, « Little Miss Sunshine » nous embarquait en 2006 pour un road trip familial, au départ d’Albuquerque direction la Californie et son concours national de petites miss. Entre humour décapant et critique acerbe de la société américaine, ce premier long métrage des époux Jonathan Dayton et Valerie Faris est une bouffée d’oxygène dans un cinéma parfois trop aseptisé.
Avec son casting ambitieux, entre acteurs de grand talent déjà bien ancrés dans le système hollywoodien (Steve Carell, Toni Collette), vieux briscard (Alan Arkin) et jeunes promesses (Paul Dano) ; ce à quoi il faut ajouter un propos d’une grande pertinence, il avait de nombreux atouts dans sa manche pour séduire le public.
A la vue des nombreuses distinctions et de l’accueil positif qu’il reçut, « Little Miss Sunshine » aura considérablement marqué les esprits. Des lauriers mérités ?
Synopsis :
La petite Olive est fascinée par les concours de beauté et la voilà précisément sélectionnée pour une compétition prestigieuse qui se déroule assez loin de chez elle. Ses parents et son grand-père, qui est aussi son «coach», la soutiennent totalement, mais le déplacement vers la Californie pose un problème quand la famille Hoover ne roule pas sur l’or. Pour réaliser le rêve d’Olive, la famille au complet se met en route dans un vieux mini-bus capricieux. Dwayne, le grand frère d’Olive, adolescent mutique, et Frank, l’oncle qui vient de réchapper d’une tentative de suicide, sont de la partie, un peu malgré eux.
Derrière ses allures de feel good movie, son ambiance douce et chaleureuse, « Little Miss Sunchine » n’est pas le doux récit que son titre laisserait croire. Rêveuse et solaire, la petite Olive est l’arbre qui cache la forêt d’une famille dysfonctionnelle, perdue dans une société à la dérive.
Dans le sillage de cette gamine euphorique du haut de ses sept ans, le tableau familial est loin d’être idyllique. Entre un père coach de vie qui se laisse dévorer pas son ambition excessive, une mère, femme au foyer, surmenée et hystérique, un ado en mal être ayant fait vœux de silence en guise de frère. Une famille déjà assez compliquée à laquelle vient s’ajouter un grand-père rebelle, addictif à l’héroïne, exclu de sa maison de repos ainsi qu’un oncle homosexuel, suicidaire et « plus grand spécialiste de Marcel Proust des Etats-Unis ».
Dans ce marasme ambiant, l’apprentie reine de beauté, offre un regard naïf et innocent derrière ses lunettes trop grandes pour son visage. Elle interroge son oncle avec sa perception enfantine, ne comprends pas comment il a pu tenter de se tuer et encore moins qu’il puisse aimer un homme.
C’est elle qui, de par sa candeur, amène un ressort comique à un film qui explore une multitude de thèmes avec bonheur. En découle une œuvre douce-amère assez fluide dont les qualités d’écriture, de mise en scène et d’interprétation sont à souligner malgré certains stéréotypes propres au cinéma américain.
Pourtant ces clichés, bien que redondants, font tout le sel de « Little Miss Sunshine » grâce à des dialogues souvent mordants et des comédiens qui font preuve de beaucoup de dérision envers leurs personnages respectifs, s’amusent à grossir le trait pour mieux briser la glace au moment opportun et détruire ce reflet trop consensuel de la société américaine.
Les deux réalisateurs laissent le soin aux acteurs de donner libre cours à leur talent, en prenant bien soin de valoriser (ou d’humilier, c’est selon) chaque personnage qu’ils dépeignent. Les acteurs jouent leurs partitions à merveille, entre improvisations bien senties et diversité émotionnelle. Mention spéciale à Steve Carell qui prouve qu’il est plus qu’un acteur comique en dégageant une véritable puissance dramatique du fond de ses yeux bleus délavés.
Au-delà de ses qualités indéniables et du côté burlesque présent tout au long du récit, il s’agit avant tout d’une satire sociale, critique bien sentie de la culture américaine. Si l’expédition chaotique à bord d’un Van capricieux offre son lot de gags efficaces, le message est bien plus cynique à l’arrivée.
On ne peut qu’être troublé face à ces petites filles, toutes plus sophistiquées les unes que les autres, maquillées à outrance pour plaire à des parents coincés et imbéciles. Dans cette galerie de personnages guindés et superficiels, la petite Olive dénote, tout comme sa famille. Petite fille rondelette et naturelle aux lunettes démesurées, elle ferait presque tache au milieu de ces poupées « Barbie » aux sourires figés qui l’entourent.
Ces gamines dont les mères frustrées ont volé l’enfance, les prenant pour leur jouet, la société américaine (et pas seulement) en regorge malheureusement. A travers Olive, qui pense avant tout à prendre du plaisir et à s’amuser, les scénaristes montrent toute l’absurdité de ce genre de concours malsains qui ne devraient pas avoir leur place dans notre société.
Au regard du « freak show » qu’est cet immonde concours de mini miss, la famille bancale et atypique qui nous était présentée au début du récit, est ce qui se rapproche le plus de la normalité. Leurs valeurs et leurs attitudes ne sont pas forcément des plus à appropriées mais elles valent toujours mieux que cette stupide idéologie de la beauté physique, comme le dit si bien l’adage « mieux vaut une tête bien remplie qu’une tête bien faite ».
« Little Miss Sunshine » est une œuvre touchante sur la famille portée par des acteurs truculents, un road-trip maîtrisé, bien rythmé qui allie avec réussite le drame et la comédie tout en remettant en cause les bons principes d’une société aseptisée et moraliste, composée principalement d’artifices.
Pour une première réalisation, on est loin d’un film bancal, la réalisation est de bonne facture et accompagnée d’une photographie lumineuse, classique et sans fioriture. Le tout agrémenté
d’un scénario riche, drôle et intelligent qui donne à l’ensemble une saveur aigre douce. Un feel good movie tout en douceur qui n’est pas dénué de sens et offre une réflexion pertinente au spectateur.
De quoi illuminé votre écran… Et votre esprit !
Damien Monami – Le 2 avril 2020
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