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L’avocat sur quatre roues

La Défense Lincoln 

C’était prévisible au vu du succès des romans de l’écrivain américain Michael Connelly ; la série en dix épisodes intitulée « La Défense Lincoln » cartonne sur Netflix. Après la série Harry Bosch (interprété par Titus Welliver), Michael Haller, un autre personnage de Connelly, connaît à son tour le succès.

Notre avis sur une nouvelle histoire de procès passionnante malgré quelques défauts et facilités.

Critique « La Défense Lincoln » (2022) : L’avocat sur quatre roues - ScreenTune
© 2022 Netflix Inc

Synopsis :

Au départ, on fait la connaissance d’un Michael Haller plutôt mal en point. Il sort d’une cure de désintoxication consécutive à un traumatisme subi pendant un après-midi de surf. Il semble grillé professionnellement et n’a pas fréquenté un tribunal depuis des mois. Aussi est-il étonné d’être convoqué par la patronne des juges de Los Angeles. Un avocat vient de se faire assassiner. Quelques jours auparavant, il avait fait les démarches pour que Michael Haller hérite de son bureau et de toutes ses affaires, y compris un gros procès pour meurtre… Surpris, Haller accepte l’offre et constitue autour de lui une nouvelle équipe avec sa seconde ex-femme Lorna (Becki Newton) et Cisco son compagnon (incarné par Angus Sampson, vu dans les films « Insidious »).

Le premier roman du cycle Haller, intitulé en français « La Défense Lincoln », avait fait l’objet d’un film en 2011 avec Matthew McConaughey dans le rôle de l’avocat qui travaille à l’arrière d’une limousine, surnom qu’il doit aux voitures que cet avocat surdoué transforme en bureau : lieu improbable où il étudie ses affaires, fait des hypothèses et rédige ses plaidoiries.

Critique « La Défense Lincoln » (2022) : L’avocat sur quatre roues - ScreenTune
© 2022 Netflix Inc

La série de Netflix n’est pas une nouvelle version dudit roman mais se situe après ; elle est l’adaptation du roman « Le Verdict de plomb », et l’avocat à la Lincoln a désormais les traits de Manuel Garcia-Rulfo (vu dans « Six Underground », de Michael Bay).

« La Défense Lincoln » est donc une série à procès, avec tous les éléments du genre : l’enquêteur privé, les policiers obstinés à faire tomber le suspect, le procureur avec qui il faut négocier, les suppositions et les preuves de dernière minute. Sans oublier les retournements de situation imprévus, la sélection des jurés etc. Les trois derniers épisodes sont de ce point de vue de grands moments de suspense. Mais il ne faut pas attendre aussi longtemps pour voir Haller au travail : dès le premier épisode nous sommes en plein procès, et cela se renouvellera puisqu’ Haller a hérité d’un tas de dossiers en dehors de sa grosse affaire hyper médiatisée.

Critique « La Défense Lincoln » (2022) : L’avocat sur quatre roues - ScreenTune
© 2022 Netflix Inc

Pour tenir un rythme de dix épisodes, Michael Connelly et Ted Humphrey ont encore densifié la série. En plus de l’affaire principale, celle de Trevor Elliott (déjà suffisamment complexe et parsemée de rebondissements et de révélations), nous suivons la première ex-femme de Haller, Maggie McPherson (Neve Campbell), une procureure qui est lancée à la poursuite d’un dangereux criminel. Chaque épisode de la série évoque donc plusieurs affaires, le rythme est soutenu, malheur à ceux qui baissent leur attention ou piquent un somme, des informations importantes pourraient se perdre

Malheureusement on se perd aussi dans la vie privée de Haller, quelque peu égaré entre ses ex-femmes, sa fille, et Izzy, la jeune cliente qu’il a engagée comme chauffeur…

Critique « La Défense Lincoln » (2022) : L’avocat sur quatre roues - ScreenTune
© 2022 Netflix Inc

On regrettera une conception assez cynique de la justice où le doute légitime l’emporte souvent sur toute forme de culpabilité ; selon le vieil adage « le doute doit profiter à l’accusé ». Une réalisation un peu trop impersonnelle dessert cette production de David E. Kelley (les excellentes séries « The practice », « Boston Justice ») même si énigmes et révélations nous tiennent en haleine jusqu’au bout. Peut-être peut-on espérer une deuxième saison plus aboutie ? 

Note : 6,5/10

Mettre une cote à une série est toujours un exercice difficile surtout après une saison mais que cela ne vous freine pas, Michael Connelly est un excellent conteur d’histoires. C’est avec plaisir et étonnement qu’on retrouve deux acteurs qu’on n’avait pas revus depuis longtemps, Elliott Gould (« M.A.S.H. », ou la série « Friends ») et Bernie Kopell (la série « La Croisière s’amuse »). 

Yves Legrand – Le 3 août 2022

Sources Photos : 

  • © 2022 Netflix

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