
Critique « Docteur ? » (2019) : Une étrange veillée médicale de Noël
« Docteur ? » est une comédie française de Noël porté par un docteur ronchon au bout du rouleau (Michel Blanc) et Malik, un livreur Uber-Eats (Hakim Jemili).
L’homme derrière l’œuvre !
Pour sa vingtième réalisation, Anne Fontaine nous offre une plongée sensorielle dans l’oeuvre magistrale de Maurice Ravel ; « Boléro ».
Notre avis aura-t-il « l’air entendu » ?
Synopsis :
En 1927, alors que Paris vit au rythme des années folles, la danseuse Ida Rubinstein (Jeanne Balibar) commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie – les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert (Doria Tillier) … Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son œuvre universelle, le Boléro.
A l’instar du film « Bob Marley : One Love », qui était essentiellement centré sur quelques années-clés de la vie de la légende du reggae, le film d’Anne Fontaine s’inscrit dans la période qui voit naître cette œuvre de commande qu’est le fameux « Boléro » et explore la mystérieuse personnalité de Maurice Ravel, son créateur.
Anne Fontaine (« Nettoyage à sec », « Coco avant Chanel », « Gemma Bovery », « Présidents ») a su s’entourer d’excellents acteurs : Raphaël Personnaz (« Quai d’Orsay », « Marius ») campe avec intensité et élégance Maurice Ravel ; Jeanne Balibar (« Connemara » 2024, « Bâtiment 5 » 2023, « Barbara » 2017) est vibrante et envoûtante en Ida Rubinstein la commanditaire de œuvre pour son ballet, Emmanuelle Devos, (2 César, un Molière), interprète Marguerite Long, la sœur d’âme, quant à Doria Tillier (« La Belle Époque »), elle incarne la muse amoureuse du compositeur. Une trilogie de la femme qui trouve son origine dans la bienveillante mère de Ravel (Anne Alvaro, deux Césars, « Une zone à défendre » 2023).
Toutes évoquent, aux yeux de la réalisatrice, les muses protectrices à l’origine du Boléro.
Seizes (ou 17) petites minutes au rythme hypnotique et lancinant que la réalisatrice nous fait attendre longtemps, très longtemps…. Seize minutes d’une œuvre devenue mondialement célèbre, que le générique du début nous fait percevoir sous une dizaine de variations du scandé, du chanté à capella au symphonique (sans oublier Pierre Dac et Francis Blanche). Seize minutes pour un ballet (dont la plus célèbre chorégraphie est signée Maurice Béjart) que Ravel peine à composer mais que, comme un thriller, la réalisatrice nous donne à découvrir par suggestion dans le bruit d’un réveil, le choc d’une vague sur un récif, le chant d’un oiseau, le bruit d’une machine…
Le spectateur perçoit des choses, des bribes de notes grâce au remarquable travail des ingénieurs du son Brigitte Taillandier, Jean Goudier et Jean-Pierre Laforce mais Ravel, muré dans son obsession, saura-t-il s’en saisir ?
Le compositeur imagine finalement un air mécanique, répétitif à en devenir lancinant, à la fois danse et transe, un thème obsédant joué seize fois en seize minutes. A chaque reprise, un nouvel instrument entre en scène, la répétition de la mélodie, de l’accompagnement et du rythme dans la tonalité de Do majeur crée une tension libérée peu de temps avant la conclusion à la faveur d’une surprenante modulation en Mi majeur. Une idée audacieuse que personne avant lui n’avait jamais eue.
Après l’inoubliable « Amadeus » de Milos Forman, c’est plutôt le biopic d’une œuvre musicale mondialement connue que celui de son compositeur que privilégie Anne Fontaine.
Baignant son film dans une superbe reconstitution artistique des années folles, de belles ambiances nocturnes de Paris et le charme de la côte normande, la réalisatrice porte un regard envoûtant sur la naissance d’un chef d’œuvre musical intemporel.
« Je n’ai écrit qu’un seul chef-d’œuvre, le Boléro, malheureusement il est vide de musique ! », confessait Maurice Ravel à son confrère Arthur Honegger. Humilité ou extravagance d’un esprit déjà malade ?
Ravel lui a toujours préféré d’autres œuvres plus amples, Daphnis et Chloé, Pavane pour une infante défunte, le Concerto en sol, jugeant que ce Boléro au tempo obsédant, désormais partition la plus jouée au monde, n’était qu’une commande expérimentale symbole de l’ère industrielle et du fracas de la guerre.
La note (du film) aurait pu être plus brillante encore car la reconstitution de l’époque est excellente, les costumes également mais la fin du récit nous a paru longue et un peu vide si ce n’est comme pour la partition, le crescendo final brillant !
Yves Legrand – Le 16 mars 2024
Sources Photos :
© 2024 O’Brother Production
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