Critique « The Guilty » (2021) : Good Remake or not Good Remake ?
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Semper Fidelis !
Décidément le « bourbier » afghan, n’en finit pas d’inspirer les réalisateurs. Guy Ritchie nous y emmène à son tour avec « The Covenant » sur les traces de Dar Salim et de Jake Gyllenhaal.
Notre critique retourne prendre l’âpre poussière des terres afghanes.
Synopsis :
Mars 2018, lors d’un contrôle au checkpoint de Lashkar Gah, le sergent John Kinley (Jake Gyllenhaal) perd l’un de ses hommes ainsi qu’un traducteur afghan dans l’explosion d’un camion piégé. Peu de temps après, sur la base militaire de Bagram, il fait connaissance de son nouvel interprète, Ahmed Abdullah (Dar Salim). Constatant qu’il ignore souvent ses ordres, le militaire américain ne lui fait guère confiance.
En parallèle avec « Kandahar » de Ric Roman Waugh voici Guy Ritchie’s « The Covenant » disponible seulement sur Prime puisque privé d’une sortie au cinéma en France. Le réalisateur britannique (« The Gentlemen » en 2019) s’essaye au film de guerre, lui qui est plutôt un spécialiste des gangsters londoniens. A fortiori on s’aperçoit qu’il revient au style direct de « Un homme en colère » (2021) délaissant l’humour et le cynisme de ses dernières comédies policières.
Co-auteur du scénario avec ses collaborateurs depuis « The Gentlemen », Ivan Atkinson et Marn Davies, Guy Ritchie dit avoir puisé son récit dans des conversations partagées avec des vétérans.
Scindé en trois temps distincts, le réalisateur s’attelle dans la première partie à décrire les longs moments de traque de l’armée US pour mettre la main sur les caches d’explosifs des Talibans. Le choix de Jake Gyllenhaal avec son regard bleu hagard et désabusé pour incarner le sergent John Kinley est parfait et son attitude est à comparer aux errances des hommes de l’armée américaine engagés au Vietnam. Ce sentiment qu’ont tous les soldats d’écoper un puits sans fond avec une petite cuillère ! Ritchie livre dans une fin de premier acte époustouflant d’efficacité, un drame guerrier, violent et bourré d’adrénaline.
Pourtant le deuxième acte où émerge l’amitié, la fraternité de guerre entre le sergent John Kinley et son interprète Ahmed (Dar Salim), tout en valorisant la partition musicale enivrante de Christopher Benstead se révèle beaucoup plus âpre et inquiétant mais aussi trop long et trop lent. Le réalisateur commence à nous perdre.
Enfin le troisième acte se délite dans le temps entre les USA et l’Afghanistan comme si Ritchie avait perdu le fil de son récit… Jake Gyllenhaal voit son jeu friser le cabotinage (comme dans « Ambulance » de Michael Bay) et dans une dernière tentative pour renouer avec son brillant début de film, le sergent va tenter l’improbable sauvetage de son ange gardien et de sa famille.
« The Covenant » semble être une étrange anomalie dans la carrière du réalisateur.
Privé de ses habituels effets visuels détonants, le film décolle dans une première partie efficace, un acte deux trop long digne d’un téléfilm pour rebondir mollement dans une conclusion qui ne nous convainc pas !
Un Guy Ritchie déconcertant tant par le propos que par le traitement. Jake Gyllenhaal est bon mais sans être transcendant. Très sergent dans un premier temps, il devient un peu soupe au lait par la suite, même si on peut le comprendre au vu de ses péripéties. A contrario, Dar Salim est impressionnant d’efficacité et de retenue dans un rôle physique et pétri d’humanité.
Après 2h03 de film, nous n’avons pas pu déchiffrer le message du réalisateur. Voulait -il rendre hommage aux interprètes afghans, valoriser l’amitié ou dénoncer les promesses non tenues de l’armée américaine ? Un peu de tout, sans doute, comme le film.
Yves Legrand – Le 5 juillet 2023
Sources Photos :
© 2023 Amazon Prime Studio
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