Critique « Jojo Rabbit » (2020) : Guerre intérieure
Porté par Scarlett Johansson et Sam Rockwell, « Jojo Rabbit » se veut une fable poétique sur des événements tragiques. Reste à voir si le réalisateur néo-zélandais Taika Waititi a réussi son pari.
Dédale de vies entre réalité et fiction
Kore-eda, cinéaste lauréat de la Palme d’Or en 2018 pour « Une affaire de famille », adapte une pièce de théâtre qu’il a écrite il y a quelques années… Une immense star de cinéma, monstre de narcissisme, n’a jamais prêté beaucoup d’attention à son entourage et à sa fille…
Devant l’impossibilité de trouver une telle diva internationale dans son pays, il a pris le risque de tourner en France avec un étrange casting puisque de Deneuve à la jeune Clémentine Grenier tous passent avec allégresse de Shakespeare à Voltaire.
Synopsis :
Fabienne est la mère de Lumir, scénariste à New York. La publication des mémoires de cette grande actrice incite Lumir et sa famille à revenir dans la maison de son enfance. Fabienne est en plein tournage d’un film de science-fiction où elle incarne la fille âgée d’une mère éternellement jeune. Réalité et fiction se confondent obligeant mère et fille à se retrouver.
Pour une fois on va vous divulgâcher l’histoire. Il était une fois… une star de cinéma qui vient de publier ses mémoires… Sa fille Lumir (Juliette Binoche), arrive avec son mari comédien (Ethan Hawke) et leur fille Charlotte… Sa petite fille pense que sa grand-mère a des pouvoirs de sorcière… La diva tourne un film avec une nouvelle star en devenir qui en rappelle une autre décédée tragiquement…
Vous ne suivez pas ? Forget it ! Oubliez tout ! Car le sujet du film de Kore-Eda c’est tout à fait autre chose…
Cette comédie douce-amère se regarde avant tout pour la justesse de son écriture et l’admirable finesse de jeu de Catherine Deneuve et Juliette Binoche. La première a dû se délecter de ce rôle de Diva du cinéma français ; raison pour laquelle le réalisateur la voulait absolument. Quant à Juliette Binoche même si son rôle est moins imposant que celui qu’elle avait dans « Celle que vous croyez » il est cependant brillant tant par sa flexibilité puisqu’elle alterne en permanence avec brio les langues françaises et anglaises et sa capacité à être le reflet de sa diva de mère.
De cette opposition mère-fille naissent des situations renouvelées, des désillusions mais sans jamais de bavardage inutile.
Hirokazu Kore-eda filme cette histoire intimiste de matriochkas avec énormément de justesse et de talent. Un peu comme une estampe japonaise avec soin, minutie et détails et un soupçon d’humour.
Une étonnante transposition de l’art cinématographique du Pays du Soleil Levant au pays de la Nouvelle Vague.
Note : 6,5/10
Yves Legrand – Le 3 mars 2020
Porté par Scarlett Johansson et Sam Rockwell, « Jojo Rabbit » se veut une fable poétique sur des événements tragiques. Reste à voir si le réalisateur néo-zélandais Taika Waititi a réussi son pari.
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