Publicités

La résilience en chaussons !

En Corps

« En corps » signe le retour de Cédric Klapisch et nous offre à découvrir Marion Barbeau, danseuse étoile de l’Opéra de Paris dans un premier rôle au cinéma.

Notre critique tout en rythme et en ressenti … 

Critique : « En corps » (2022) : La résilience en chaussons ! - ScreenTune
© 2022 Anga Productions

Synopsis :

Elise est une brillante danseuse classique de vingt-six ans. Durant une représentation de La Bayadère, sans doute perturbée par ce qu’elle vient de voir, elle se blesse et apprend qu’elle ne pourra peut-être plus danser. Dès lors sa vie est bouleversée et Elise va devoir apprendre à vivre autre chose et à se réparer… Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, Elise va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va-t-elle lui permettre de retrouver et de vivre un nouvel élan. 

Dans « Ce qui nous lie » ; le précédent Klapisch, Juliette (Ana Girardot) cherchait à se faire un nom dans la viticulture après la mort de son père… Dans « En corps », Elise (Marion Barbeau) cherche à appréhender sa vie autrement et peut-être, un jour, à nouveau danser. Nul besoin de s’élever sur les pointes, de pirouetter avec maîtrise puisqu’ il s’agit désormais de s’ancrer dans la réalité et de se créer de nouvelles sensations, de se réinventer.

Fort de son expérience à l’Opéra de Paris avec son documentaire « Aurélie Dupont, l’espace d’un instant », Klapisch et son coscénariste Santiago Amigorena y reviennent avec une fiction centrée sur la reconstruction d’une danseuse de ballet. Le réalisateur réussit à explorer cet univers singulier dans son entièreté avec ses codes, ses contraintes et le nouveau challenge qu’il représente pour le personnage.  

Pendant les quinze premières minutes, quasi sans un mot prononcé, le film plonge le spectateur émerveillé dans la salle, dans les coulisses et sur la scène d’un ballet de danse classique. Cédric Klapisch donne à voir, à sentir le corps de la danseuse en mouvement et toute l’agitation autour d’elle alors que, quand elle danse, le temps semble suspendu… 

Revivre des sensations, se réinventer ; tout sportif blessé doit passer par des étapes et la jeune danseuse n’échappe ni au découragement ni au doute.

Cependant bien soutenue par d’excellents personnages secondaires prêts à tirer Élise vers le haut ; ce qui aurait pu être traité comme un drame devient une rafraîchissante comédie.  Réconciliation avec un père (Denis Podalydès) avare de ses sentiments, les conseils de Josiane (Muriel Robin) une tenancière de maison d’hôtes au verbe fort, un renouveau artistique illustré par la cuisine de Loïc (Pio Marmaï) et une potentielle idylle avec son ostéopathe Yann (François Civil) sans oublier l’investissement et les conseils du chorégraphe Hofesh Shechter lequel signe aussi toutes les musiques des “performances” avec un certain Thomas Bangalter (Daft Punk).  

« En Corps » ne manque ni d’éléments attachants ni de scènes drôles ; quant à la mise en scène de Klapisch, elle filme la danse de manière inclusive avec des mouvements de caméra soucieux de la capter avec originalité, fluidité et simplicité. Le réalisateur sublime ses comédiens, non seulement Marion Barbeau, mais aussi tous ceux qui gravitent autour, personnages secondaires mais attachants comme Denis Podalydès, Pio Marmai, François Civil, Muriel Robin et Souheila Yacoub. 

Note : 6/10  

Pour Marion Barbeau, brillante et émouvante pour un premier rôle au cinéma. Pour les multiples « performances » réalisées par les danseurs et qui parleront aux fans de la danse. Pour les seconds rôles bien choisis qui se mettent au service de l’histoire en y apportant leurs touches d’humour bienvenues.

Une autre vision de l’univers de la danse après « Black Swan » ! 

Yves Legrand – Le 12 mai 2022

Sources Photos : 

  • https://www.grignoux.be/fr/film/1541/en-corps

Vous pourriez aussi aimer :

contact.screentune@gmail.com