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Dans le désert, personne ne vous entend crier

La colline a des yeux 

Un désert, une voiture en panne, une tribu de cannibales, du sang et des larmes. Voici l’univers de « La colline a des yeux » réalisé par Alexandre Aja en 2006. Surfant sur la vague des remakes de film d’horreur, celui-ci s’inscrit dans la liste des bons, voire très bons.

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© 2006 Twentieth Century Fox

Synopsis :

Pour fêter leur anniversaire de mariage, Big Bob, son épouse et toute la famille prennent la route pour passer les vacances ensemble. Après un arrêt dans une station service, ils décident de prendre un raccourci via une route non répertoriée sous les bons conseils du pompiste. Les pneus du véhicule éclatent et se retrouvent seuls coincés dans le désert. Du moins, c’est ce qu’ils pensaient…

La société de production Dune Entertainment était à la recherche d’un réalisateur pour mettre en scène le remake du film de Wes Craven. Lors du Festival Sundance de 2004, un petit film d’horreur indépendant fait grand bruit. Il s’agit de « Haute Tension » avec Cécile de France et Maïwenn, réalisé par un certain Alexandre Aja (« Piranha 3D », « Mirrors », « Horns »). Il est d’office courtisé, alors qu’il n’a à peine que 25 ans, pour réaliser le film.

© 2006 Twentieth Century Fox

Le cinéaste français accepte mais sous certaines conditions, il ne veut absolument pas faire un copié collé de l’original et souhaite modifier quelques aspects du film, sous l’œil bienveillant de Wes Craven qui sera le producteur officiel du film. Il décide donc de rendre les tortionnaires encore plus terrifiants que dans la version originale. Défigurés à cause des radiations nucléaires et sans aucune pitié pour leurs victimes. Le film aura donc droit à une version bien plus longue où la scène du cruauté inouïe dure près de 10 minutes dans une atmosphère ô combien étouffante.

Le film est aussi très beau visuellement. Tourné au Maroc sous un soleil de plomb, on peut réellement ressentir la chaleur pesante tout au long du long métrage. Ce qui nous met, nous, spectateur, une pression supplémentaire face au supplice subi par les victimes. Sanglant, viscéral, cruel, le film nous en met plein la vue et ne se prend pas de haut. Tout le scénario est bien réfléchi et chaque acte du récit a des conséquences. Peut être le point fort d’Aja sur son écriture.

© 2006 Twentieth Century Fox

Pour augmenter l’effet gore sans avoir à utiliser des effets numériques qui pourraient amoindrir l’impact, des animatroniques des acteurs ont été fabriqués afin de pouvoir les éviscérer, les démembrer, les faire souffrir en ayant un réel impact face caméra. Pour les maquillages des cannibales, l’équipe de production s’est basée sur de véritables familles ayant vécu à Hiroshima et Tchernobyl. Il faut dire que le maquillage est ultra réaliste et saisissant. Peut-être les meilleurs maquillages pour un film d’horreur vu depuis fort longtemps.

© 2006 Twentieth Century Fox

En résumé, « La colline a des yeux » a tout pour plaire, un réalisateur certes jeune mais très talentueux, un film qui n’a pas peur de tout montrer et une tension qui monte crescendo.

On ne peut que conseiller ce genre de film qui se veut être un hommage sans pour autant faire un copié collé. C’est osé, c’est risqué, bref c’est couillu. Par contre, si le gore vous dérange on ne peut que vous conseiller de passer votre chemin.

Note : 9/10

Nicolas Honoré – Le 1er  octobre 2020

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