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Un western fantastique camarguais

Animale (2024)

La Semaine de la Critique s’est achevée hier avec la présentation, en première mondiale, du film « ANIMALE » de la réalisatrice franco-algérienne Emma Benestan, produit par les Liégeois de FraKas (Jean-Yves Roubin et Cassandre Warnauts), à qui l’on doit déjà, en production ou en coproduction, une impressionnante série de films remarqués (« ONODA », « INEXORABLE », « EARWIG », « SANS SOLEIL », « ENTRE LA VIE ET LA MORT », « VINCENT DOIT MOURIR »…), sans parler de leur collaboration particulièrement fructueuse avec Julie Ducourneau, avec « GRAVE » (2016), puis « TITANE », qui décrocha la Palme d’Or sur la Croisette en 2021.

Le premier long de la réalisatrice, FRAGILE (2021), une comédie sentimentale où l’on retrouvait Yasin Houicha, Oulaya Amamra, Raphaël Quenard, Tiphaine Daviot et Guillermo Guiz, avait séduit la critique et été diffusée dans plus de 70 festivals internationaux.

Critique « ANIMALE » (2024) : Un western fantastique camarguais - ScreenTune
© 2024 O'Brother Productions

Avec « ANIMALE », Emma Benestan nous plonge dans l’univers viril de la tauromachie.

Nejma, 22 ans (Oulaya Amamra), travaille dans la meilleure manade (exploitation de troupeaux de taureaux libres) de la région camarguaise. Elle chevauche, cornaque les taureaux, les marque au fer rouge, plante des clôtures, débourre des juments, passe les soirées autour du feu ou au bar local, et habite seule dans le coin, dans une petite maison isolée. Elle s’entraîne avec acharnement pour réaliser son rêve et remporter le championnat des raseteurs, un concours où l’on défie, à pied et sans protection, les taureaux dans l’arène, l’objectif étant de feinter et de toucher leur front.
Nejma a appris à se faire respecter par le groupe d’hommes qui l’entoure. Après une nuit particulièrement arrosée, la jeune femme ressent un réel malaise.

Alors que la saison bat son plein, un taureau en fuite effraie les habitants et des hommes sont retrouvés morts. Nejma ressent alors des symptômes physiques étranges et inquiétants, qui ne cessent de s’amplifier.

Critique « ANIMALE » (2024) : Un western fantastique camarguais - ScreenTune
© 2024 O'Brother Productions

Après avoir interrogé la fragilité des hommes dans son film précédent, Emma Benestan interroge avec « ANIMALE » la puissance d’une femme, acquise au prix d’un combat quotidien.

Cette héroïne est incarnée, avec beaucoup de justesse, de sensibilité et de force, par Oulaya Amamra, qui avait été révélée en 2017 en recevant le César du meilleur espoir féminin pour « DIVINES », réalisé par sa sœur, Houda Benyamina. La comédienne avait poursuivi son parcours à l’écran en tournant notamment sous la direction de Romain Gavras (« LE MONDE EST A TOI »), André Téchiné (« L’ADIEU A LA NUIT ») ou encore Quentin Dupieux (FUMER FAIT TOUSSER).

Critique « ANIMALE » (2024) : Un western fantastique camarguais - ScreenTune
© 2024 O'Brother Productions

Avec « ANIMALE », Emma Benestan livre un film aux confins du western et du fantastique, original et intriguant, qui laisse une belle place à l’imaginaire, mais aussi un manifeste féministe porté par la présence lumineuse de sa comédienne

Vincent Legros, Cannes, le 19 mai 2024.

NOTE :

0 /10

Sources Photos : 

© 2024 O’Brother – https://obrother.be/films/animale-fr

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