Les grandes qualités du film de Fabien Gorgeart se remarquent dans la douceur de sa caméra, ses plans magiques qui traduisent l’intensité de la relation entre cette mère de substitution et son « troisième » enfant.
On se prend à chercher qui d’autre que Mélanie Thierry (elle-même maman de deux enfants quasi du même âge) aurait pu autant sublimer cette tendresse maternelle. Si certains doutaient de son immense talent après La Douleur ou Ombline, l’actrice répond à ses éventuels détracteurs avec une performance admirable exprimant ses doutes ses émotions d’un tremblement de lèvres ou d’un regard. Elle porte ce film comme rarement.
Le réalisateur arrive à un équilibre délicat entre émotion sincère et neutralité bienveillante. Enfin subtilement au lieu de chercher à donner raison à Anna coûte que coûte, le récit ne nous cache ni ses erreurs ni ses excès. Mieux, Fabien Gorgeart ne s’enferme pas dans le clivage et évite de faire du père biologique un antagoniste. En ne prenant pas position, La vraie famille sort du classique schéma manichéen.
Note : 7,5/10
En évitant les écueils du mélodrame, le film réussit à émouvoir sans jamais prendre position ni juger ses personnages. La vraie famille séduit surtout par les performances de de Mélanie Thiery, le jeu naturel des trois enfants et la finesse de son écriture.
Un film à découvrir sur grand écran, là où on doit rester jusqu’au mot FIN.
Yves Legrand – Le 20 février 2022