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The Call of Carpenter

The Void

Ces derniers temps, il y a dans la culture populaire tout un mouvement rétro qui surfe sur la vague des années 80. Cela se ressent dans la musique, dans les arts graphiques, mais aussi au cinéma et ce, notamment via des films comme « The Void ».

Sorti en 2016 (en 2017 sur DVD), ce film canadien réalisé par Jeremy Gillepsie (qui a auparavant travaillé en tant que directeur artistique sur « The Shape Of Water ») et Steven Kostanski (directeur artistique et maquilleur sur des films comme « Ça » ou encore « Suicid Squad »). Deux techniciens ayant tous deux travaillés sur énormément de films et qui ont aussi quelques réalisations à leur actif.

Synopsis :

Alors qu’il effectue une patrouille de routine, l’officier Daniel Carter découvre un jeune homme blessé au bord de la route, le visage couvert de sang. Il s’empresse de le conduire vers l’hôpital le plus proche, mais découvre que les patients et le personnel de l’établissement se transforment peu à peu en créatures monstrueuses. Il prend alors la tête d’un groupe de survivants et les conduit dans les souterrains de l’hôpital, espérant ainsi contenir la contagion et mettre un terme à leur cauchemar avant qu’il ne soit trop tard.

Rendant directement hommage à John Carpenter (« Christine », « Halloween », …), référence du cinéma d’épouvante, notamment via l’esthétique globale du film comme : dans la musique, dans les maquillages, les effets spéciaux et même jusque dans les cadrages. On peut même pousser le vice jusqu’à dire que « The Void » appartient au même registre graphique que le chef d’œuvre « The Thing ».

Les inspirations de ce film ne s’arrêtent pas aux longs métrages de Big John. En effet, les créatures et les thématiques sont puisées sans scrupules dans l’univers Lovecraftien.

Pourtant est-ce que ces références constantes à deux génies de l’horreur suffisent à transformer un film d’horreur en excellent film de genre ? Cela constitue un danger dans la mesure où le risque est grand de s’enfermer dans la citation et de ne pas arriver à imposer sa propre patte d’auteur. Un grand dilemme qui imprègne « The Void » tout entier.

« Le film est-il beau ? ». Dès les premières images on sent le coup venir : Esthétique 80’s, gore assumé à coups d’effets spéciaux à l’ancienne, ambiance lourde et huis-clos qui rappelle les glorieux ainés, sur le papier, « The Void » fait rêver. Mais, au-delà de l’exercice de style, nous avons quand même affaire à un film qui doit, de ce fait nous raconter une (bonne) histoire. De ce côté, « The Void » ne surprendra personne tant il reste dans les clous, limité aussi par son budget minuscule. Un film ce n’est pas juste une image fixe, quelques beaux effets mais cela nécessite un propos ; une histoire intrigante.

Et c’est là que le bas-blesse car « The Void » est beau mais vide. Le scénario est classique et ne tente rien pour sortir de cette monotonie quotidienne qui se fait de plus en plus présente dans les films d’horreurs. Le film ne surprend pas et chaque scène de tension est soit prévisible, soit désamorcée par la mise en scène (au choix.). On a donc affaire à un film de forme et pas de fond. Une peinture animée, si j’ose dire, et malheureusement le jeu aléatoire des acteurs n’aide pas.

« The Void » est-il un mauvais film pour autant ?

La réponse est non. Si effectivement son scénario est banal, il n’empêche pas le film de remplir une de ses fonctions : divertir. De plus, il n’est pas impossible de lui trouver des qualités : les plans, bien que fortement inspirés, restent beaux et la lumière est splendide. Confirmant encore une fois que l’on a affaire à un film de technicien avant tout.

Qui plus est, le film disposait d’un très petit budget de réalisation, ce qui a pour conséquence de limiter énormément le nombre de décors, forçant ainsi les réalisateurs à redoubler d’ingéniosité pour offrir aux spectateurs une ambiance angoissante.

« The Void » n’est pas le trip nostalgique ultime, trop handicapé par ses approximations scénaristiques et son manque de fond certain. Par contre, c’est un film qui ravira les fans de films d’horreur des années 80 bien gores, fait avec une grande passion et une technique d’effets spéciaux exemplaire.  Cependant, si vous cherchez une histoire profonde, vous risquez fortement d’être déçus. Si l’on exclut les références multiples, cela devient vite moyen, un divertissement parmi tant d’autres pour combler une bonne soirée entre potes.

Note : 5,5/10

Maxime Févry – Le 5 octobre 2018

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