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Puzzle macabre en Europe de l’est !

Géométrie de la mort 

En ces temps incertains et alors qu’aucune nouvelle sortie ne nous sera sans doute proposée sur les écrans pour la fin de l’année, ScreenTune vous offre quelques petites pépites disponibles sur les réseaux ou à la télévision. Intéressons-nous ici à « Géométrie de la mort » une série en 10 épisodes créée par Maciej Maciejewski, et réalisée par Darius Jablonski (« Le Photographe ») proposée actuellement sur Arte et fruit d’une intéressante coproduction entre la Pologne, la République Tchèque, l’Ukraine et l’Allemagne.

Une plongée dans certaines zones grises de l’Europe de l’Est où les mafias, les trafics d’êtres humains, et autres violences semblent monnaie courante. Une série bien différente de l’offre habituelle et qui apporte cette part d’exotisme et de mystère recherchée.

Critique « Géométrie de la mort » (2019) :Puzzle macabre en Europe de l’est ! - ScreenTune
© Copyright 2019 Arte

Synopsis

Un canot dérive en mer Noire jusqu’à une plage d’Odessa, à  bord on découvre le corps dénudé et mutilé d’une jeune femme blonde, l’un des bras a été sectionné post mortem. Dépêché sur les lieux, le capitaine Serhij Franko (Sergueï Strelnikov) tente d’ identifier le cadavre.
Pendant ce temps à Varsovie, un jeune couple est attaqué par un homme masqué armé d’une batte de base-ball, qui s’enfuit en abandonnant sa voiture. La commissaire Maria Sokolowska (Malgorzata Buczkowska) y découvre un bras coupé. Le véhicule a été volé à un assureur nommé Bronisz.
Sur la scène d’un théâtre de Prague, deux acteurs sont confrontés à leur tour à un bras féminin sectionné. À quelques mois de la retraite, l’inspecteur Viktor Seifert (Karel Roden) se serait bien passé de cette macabre affaire…

La série suit au travers de trois pays, les efforts des trois chefs d’enquêtes confrontés à une série de meurtres aux procédés similaires perpétrés à Odessa, Varsovie et Prague. Si la mise en scène de Dariusz Jablonski est malheureusement de facture classique, le scénario de Maciej Maciejewski tire lui son épingle du jeu avec une intrigue gagnant peu à peu en épaisseur, et invitant habilement le téléspectateur à assembler patiemment les pièces du puzzle. Une mention pour la musique originale signée Michał Lorenc. 

© Copyright 2019 Daniela Dostálková

La distribution aussi nous permet de découvrir des acteurs peu connus chez nous : l’excellente Malgorzata Buczkowska (« Fugue ») campe une commissaire polonaise solitaire, libre voire libertine mais mise en cause pour la mort suspecte d’un dealer. Elle est le personnage le plus intéressant de la série. L’acteur tchèque, Karel Roden qu’on a  déjà vu dans les films « Largo Winch » et «RocknRolla » est un inspecteur âgé et proche de la retraite. Une sorte de Maigret malade (?) pressé de réparer avec sa petite-fille la relation qu’il n’a su créer avec sa fille. Enfin Sergueï Strelnikov (aperçu dans le long métrage « La terre outragée ») incarne un jeune capitaine de la police ukrainienne mais les contours de son personnage sont plus flous et moins convaincants que les deux premiers.

Tout en suivant une intrigue aux multiples rebondissements, on s’intéresse aussi aux interactions de nos trois enquêteurs quelque peu cabossés par la vie et même si on reprochera des lenteurs dans certains épisodes, on se laisse porter par la qualité de l’énigme. On peut regretter le titre français peu vendeur quoique le titre anglais « The pleasure principle » ne soit guère meilleur.

Le tournage de cette co-production sur quatre pays ; en Allemagne (Prenzlau), en Pologne (Varsovie), en Répulique tchèque (Prague) et en Ukraine (Odessa) ajoute à l’exotisme de cette série policière qu’on peut qualifier d’originale et de réussie dans un style noir qui n’est pas sans rappeler les séries nordiques « Les enquêtes du Département V » et « Millénium ».

Note : 6,5/10

Yves Legrand– Le 22 décembre 2020

Sources Photos :

  • © Copyright 2019 Arte

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