
Critique de The Lost City of Z (2017)
James Gray revient derrière la caméra et troque la jungle new-yorkaise à laquelle il nous a habituée pour celle de l’Amazonie avec « The Lost City Of Z«.
Du cinéma avec un C Majuscule !
Golden Globe du meilleur film dramatique et du meilleur acteur, Lion d’argent à Venise, « The Brutalist », de Brady Corbet a aussi reçu dix nominations aux Oscars. Notre avis sur l’un des grands films de 2025 !
Notre critique sera moins brutale que l’œuvre !
Synopsis :
Fuyant l’Europe d’après-guerre, l’architecte visionnaire László Tóth arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu’il formait avec sa femme Erzsébet, que les fluctuations de frontières et de régimes de l’Europe en guerre ont gravement mis à mal. Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren reconnaît son talent de bâtisseur. Pendant que Laszlo se débat avec un cousin qui se croit intégré et un commanditaire qui se révèle cruel et raciste, il tente de faire venir, aux États-Unis, sa femme Erzsebeth et sa nièce Zsofia bloquées à la frontière autrichienne…
Mouvement architectural, le brutalisme se développe après la seconde guerre mondiale alors que les villes et les campagnes ne sont que champs de ruines … Le terme « brut » remonte aux années vingt ; en 1923, Le Corbusier soutient que « l’architecture, c’est établir des liens émouvants entre des matériaux bruts ».
C’est ainsi que se déploie le brutalisme, une structure apparente, des matériaux bruts, une ligne simple et monumentale essentiellement constituée de béton.
« The Brutalist » est un film à l’image de ce mouvement architectural : monumental ! Imposant, filmé en VistaVision et non en numérique, il offre des images stupéfiantes, multipliant les gros plans sur les visages comme sur les mains et met en valeur les jeux d’ombres.
Divisé en trois époques, le long métrage convoque l’Histoire avec un grand H, nous remémore la résolution de l’ONU de 1947 sur le plan de partage de la Palestine qui prévoyait la création d’un état juif et d’un état arabe, évoque l’holocauste et les camps de la mort, mais aussi la réussite de l’industrie de l’acier en Pennsylvanie.
Sans oublier le sort des migrants assez semblable à celui des Afro-américains dans une Amérique prête à relever tous les défis, mais pas à partager équitablement ses richesses…
Brady Corbet (apparu notamment comme acteur dans « Funny Games US » 2007, « Melancholia » 2011 appartient à une jeune génération de réalisateurs américains ; « The Brutalist » est son troisième long métrage (après « L’Enfant d’un chef » en 2015 et « Vox Lux » en 2018) mais aussi le plus ambitieux. Il a co-écrit le scénario avec son épouse et réalisatrice Mona Fastvold (« The world to come » en 2020), pour nous proposer durant trois heures trente, une histoire étirée sur trois décennies.
Comme dans « Citizen Kane » qui semble être sa référence, on retrouve le procédé des vraies fausses images d’archives qui racontent le rêve américain et son côté pile mais il passe peu de choses avec ces images et si le film prétend montrer la construction de quelque chose c’est plus en paroles qu’en actes.
On s’étonne donc de ne pas retrouver dans la réalisation le minimalisme et l’épure qui sont les piliers de l’architecture brutaliste.
Avec le Lion d’argent à Venise, les Golden Globe du meilleur film dramatique et du meilleur acteur et « The Brutalist » a reçu dix nominations aux Oscars, de quoi en faire un favori, même si pour notre part nous avons d’autres préférences pour les précieuses statuettes.
Reste qu’il s’agit d’un beau et grand film fait avec un budget dérisoire pour Hollywood et c’est un des paradoxes de cette industrie…
Yves Legrand – le 22 Février 2025.
Sources Photos :
© 2025 Universal Pictures Belgium
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