Sur une corde raide !

L'Amour Ouf (2024)

Présenté en Sélection officielle au dernier Festival de Cannes, « L’Amour ouf » est une grande fresque romanesque et musicale réalisée par Gilles Lellouche avec Adèle Exarchopoulos, François Civil, Benoît Poelvoorde, Alain Chabat, Raphaël Quenard et Elodie Bouchez.

Notre critique a-t-elle fait bof ou ouf ?

Critique « L'AMOUR OUF » (2024) : Sur une corde raide ! - ScreenTune
© 2024 Cineart

Synopsis :

Dans une ville du Nord de la France, Jackie et Clotaire sont deux ados des années 1980. Elle, orpheline de mère, grandit avec un père aimant (Alain Chabat) et poursuit ses études avec sérieux. Lui, fils de docker, a abandonné le lycée et joue le caïd auprès de ses potes. Contre toute attente, une idylle brûlante va naître entre les protagonistes. Mais la vie n’aura de cesse de les séparer, d’autant que les frasques criminelles de Clotaire l’envoient pour douze ans en prison. À sa sortie, il ne s’en montre pas moins déterminé à reconquérir Jackie…

Il y a six ans Gilles Lellouche passait derrière la caméra avec Le grand bain, une comédie plutôt réussie (4,2 millions de spectateurs en France) dont les héros dépressifs s’essayent à la natation synchronisée. Il revient pour un second film comme réalisateur avec « L’amour ouf » ; une histoire passionnelle qui s’étire sur vingt ans mais aussi sur pas moins de 165 minutes.

Critique « L'AMOUR OUF » (2024) : Sur une corde raide ! - ScreenTune
© 2024 Cineart

Le scénario est une transposition du roman (passé quasi inaperçu en français) « Jackie Loves Johnser Ok ? » de l’auteur irlandais Neville Thompson.

Le réalisateur a construit sa mise en scène en misant sur deux temporalités. Premièrement la rencontre de Clotaire (Malik Frikah) et Jackie (Mallory Wanecque vue aux côtés de François Civil dans Pas de vagues) deux jeunes que tout oppose mais qui vont se trouver et s’aimer…

Un récit initiatique qui suit la trajectoire des deux adolescents jusqu’ à l’âge adulte, dans un environnement sociologique marqué par la violence et la lutte des classes. Les deux jeunes acteurs sont brillants et nous aspirent dans leur relation borderline. 

Critique « L'AMOUR OUF » (2024) : Sur une corde raide ! - ScreenTune
© 2024 Cineart

Deuxièmement, lorsqu’à sa sortie de prison, dix ans plus tard, Clotaire (François Civil) cherche à se faire dédommager pour s’être tu, il est très mal reçu. Devant le rejet de ses ex-complices, il recourt à une violence totale. 

Si Lellouche questionne la violence sans pour autant la glorifier, il la met en scène avec une brutalité qui rappelle celle des gangs irlandais, style « Gangs of New York ». Mais si le film présente l’Amour comme une possibilité d’émancipation et de rédemption, il peine à convaincre sur la longueur.

Critique « L'AMOUR OUF » (2024) : Sur une corde raide ! - ScreenTune
© 2024 Cineart

Gilles Lellouche et ses co-scénaristes Audrey Diwan (réalisatrice de « L’Événement » et Emmanuelle 2024), Ahmed Hamidi et Julien Lambroschini (« Le Grand Bain ») proposent une fresque à la charge émotionnelle renversante grâce à d’excellentes séquences chorégraphiées mais si le film est généreux et en perpétuelle accélération, la conclusion peine à convaincre (malgré un twist)…

NOTE :

0 /10

« L ’Amour ouf » est un film lyrique, soutenu par une bande-son qui fleure bon les années 80. Le réalisateur Lellouche semble développer une passion de l’image ; travellings, les ralentis, les plans-séquences, le hors-champ, les lumières irréalistes, les axes sensationnels et accélère tout le temps, mais c’est aussi à vide. Les scènes sont réussies mais parfois très (trop) convenues et on se pose alors la question de la justesse de ces séquences…

Globalement nous avons trouvé le film trop long, nous avons aimé la première partie grâce au talent de Malik Frikah (ex champion du monde de breakdance) et de la délicieuse Mallory Wanecque mais la seconde partie est trop longue, violente quant à Français Civil et Adèle Exarchopoulos, leurs talents sont sous exploités.

Yves Legrand – le 19 octobre 2024.

Sources Photos : 

© 2024 Cinéart – https://www.cineart.be/fr/presse/lamour-ouf

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