Critique Cartel (2013) – « Noir c’est noir. Il n’y a plus d’espoir … »
« Noir c’est noir. Il n’y a plus d’espoir … » Cartel Ridley Scott n’est plus un réalisateur
Mourir pour Rome !
Ridley Scott, le cinéaste britannique, aura mis 25 ans pour offrir une suite au péplum mythique qui couronna Russell Crowe d’un Oscar et en fit, une star mondiale.
Notre critique a plongé sa main dans le sable du colisée…
Synopsis :
Des années après avoir assisté, impuissant, à la mort de Maximus (Russel Crowe), Hanno/ Lucius (Paul Mescal) vit avec sa femme et son enfant en Numidie. L’armée romaine menée par le général Marcus Acacius (Pedro Pascal)attaque la citadelle Numide, tue sa femme et réduise Lucius en esclavage. Inspiré par Maximus, Lucius décide de se battre en tant que gladiateur sous l’enseignement de Macrinus (Denzel Washington), un ancien esclave qui complote pour renverser les jeunes empereurs Caracalla( Fred Hechinger) et Geta (Joseph Quinn) Bouillonnant de colère, Lucius plonge dans son passé douloureux pour retrouver l’étincelle de courage qui pourrait bien, avec un peu de chance et beaucoup de force, libérer le peuple de Rome de l’oppression et de la misère.
« Gladiator II » doit se voir et se comprendre non comme une suite mais comme un spectacle réclamé et voulu par et pour ceux qui iront le voir.
Panem et circenses : « du pain et des jeux », soit le vers 81 de la Satire X du poète latin Juvénal.
Ce vers dénonce le fait que les romains ne se préoccupent plus que de la distribution de pain et l’organisation des jeux du cirque par les empereurs dans le but de s’attirer la bienveillance du peuple.
Et c’est exactement ce que le film de Ridley Scott donne à voir, des gladiateurs, du sang et des larmes pour un public avide de divertissement. Vous avez aimé la fureur de l’arène, les chocs des combats et bien voici une excellente série B aussi décadente que l’empire à l’époque de Caracalla…
Après un Napoléon plutôt décrié par la critique, Ridley Scott (86 ans) nous propose de retourner dans l’arène du Colisée.
Globalement tout cela est magnifiquement réalisé mais à force de vouloir en mettre plein la vue aux spectateurs, le réalisateur pousse trop largement les portes de la réalité historique et de la surenchère… La scène des requins dans le Colisée, lors de la bataille navale, renvoie plus à Sous la Seine qu’à l’histoire de Rome et si vous cherchez à savoir ce qu’il est advenu des deux empereurs Geta et Caracalla ainsi que du prince de Numidie Jugurtha fiez vous aux livres d’histoire car le film brode beaucoup.
« Gladiator II » démarre son récit là où le premier l’avait laissé grâce à la très jolie séquence d’intro animée, qui résume les moments forts du premier film, signée de Gianluigi Toccafondo, (auteur du logo Scott Free) mais à force de resservir la même épopée le film s’enlise dans une forme de nostalgie rythmée par les intrigues et les affrontements de gladiateurs.
Ave Cesar, morituri te salutant…
Le film vaut pourtant le coup d’oeil sur grand écran, car c’est un blockbuster calibré pour le grand spectacle.
La direction d’acteurs reste excellente, Connie Nielsen, Denzel Washington sont parfaits, même si ce dernier joue son personnage dans le style Macbeth. Pedro Pascal et Paul Mescal font le job mais sans le charisme d’un Russell Crowe ou d’un Joaquin Phoenix qui avaient permis à Gladiator d’empocher une pluie d’oscars.
Yves Legrand – le 12 novembre 2024.
Sources Photos :
© 2024 Sony Pictures Belgium
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