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Le retour des Grands !

Top Films 2019

Une nouvelle année s’achève et avec elle, toute une décennie durant laquelle nous avons vu défiler sur les écrans bon nombre de chefs d’œuvre mais aussi de déceptions.

Avec cette année 2019, nous avons pourtant assisté au retour de plusieurs grands cinéastes comme Scorsese avec « The Irishman », Tarantino, James Gray … Mais aussi celui de grandes sagas du cinéma comme « Star Wars », « Toy Story ». Une année qui marque aussi la consécration de Marvel avec « Avengers Endgame » ou encore l’avènement de longs métrages surprenants comme « Joker », « Midsommar », « A Couteaux Tirés » ou « Hors Normes ».

Bref une année riche en rebondissements qui annonce pourtant une compétition disputée pour les prochains Oscars avec de gros candidats mais aussi des outsiders. Un Top qui devrait donc nous permettre d’y voir plus clair, même si tous les membres de la rédaction n’ont pu voir tous les films mentionnés.

Voici nos meilleurs films pour cette année écoulée. Une belle occasion de rattraper ce que vous n’avez pas encore visionnés.

10. « J’accuse » de Roman Polanski :

On ne va revenir sur la polémique qui entoure le film du réalisateur du « Pianiste ». Manifestations, boycotts, le nouveau long métrage de Roman Polanski a fait couler beaucoup d’encre. Toujours est-il que deux ans après sa désastreuse expérience cannoise, le réalisateur revient avec « J’accuse », du nom de la célèbre lettre d’Emile Zola adressée au Gouvernement de l’époque via le journal « L’Aurore » et présenté à la dernière Mostra de Venise lors de laquelle il remporte le « Grand Prix » du Jury.

Une œuvre portée par l’excellent Jean Dujardin et qui revient sur l’une des plus grandes erreurs judiciaires de l’Histoire française, l’affaire Alfred Dreyfus et adaptée d’un roman de Robert Harris.

Avec « J’accuse », le cinéaste offre un thriller d’espionnage solide porté par une reconstitution méticuleuse et soutenu par la brillante performance de Jean Dujardin. Le film méritait-il pourtant sa récompense à Venise ? Pas totalement au vu de son absence d’envolée dramatique et de son rythme bancal qui empêchera le spectateur de s’y engager pleinement. 

9. « Rocketman » de Dexter Fletcher :

Très à la mode depuis le succès au Box-Office et aux Oscars de « Bohemian Rhapsody », le biopic musical avait clairement de beaux jours devant lui. Rien d’étonnant alors de voir débarquer en mai 2019 « Rocketman » de Dexter Fletcher.  S’attaquer à la vie tumultueuse du sulfureux chanteur Elton John était un pari risqué et le moins que l’on puisse dire c’est que le cinéaste de « Eddie The Eagle » a réussi son pari haut la main.

Porté par la performance tout à fait oscarisable de Taron Egerton, « Rocketman » est une histoire plaisante à regarder sur un chanteur qui a marqué de son empreinte une génération avec ses costumes provocateurs et ses incroyables chansons. L’épopée d’un homme à la recherche du bonheur auquel il n’avait pas accès malgré l’argent gagné, les fans et l’amour qu’on ne lui rendait pas. A voir si le film peut rafler plusieurs récompenses aux Golden Globes (« meilleur film » et « meilleur acteur ») et aux Oscars.

8. « Toy Story 4 » de Josh Cooley :

Nous étions un peu sceptiques à l’annonce de ce quatrième volet des aventures de Woody et Buzz.

« Pourquoi ? ». « Pourquoi faire un nouvel épisode ? » « Pourquoi ternir l’image de la saga si brillamment achevée ? » « Pourquoi risquer de faire le film de trop ? »

À l’heure où Disney recycle tous ses classiques (coucou « Le Livre de la Jungle » et « Le Roi Lion ») et sort de nouveaux épisodes (« Le Retour de Mary Poppins ») pour amasser des montagnes d’argent et ainsi régner sur le cinéma mondial, la première franchise à succès de Pixar avait une réelle pression sur les épaules pour ne pas décevoir un public qui a grandi en même temps que ce cher Andy.

Des doutes qui auront finalement été balayés par le savoir-faire de Pixar. Le studio à la lampe a réussi l’impensable, en proposant une relecture fantastique du mythe « Toy Story » malgré une première heure bancale. À coup de larmes, de rires, de thématiques riches et d’une animation époustouflante, le long métrage de Josh Cooley conclut la saga de la plus belle des manières. Vers l’infini et au-delà…

7. « Le Chant du Loup » de Antonin Baudry :

Le cinéma français a ces dernières années énormément de mal à se renouveler, à proposer des œuvres marquantes hormis quelques comédies qui sortent du lot. « Le Chant du loup » est un film à voir pour sa volonté de proposer un autre style de cinéma d’action et une énorme prise de risque dans le paysage cinématographique français.

Un résultat bluffant pour un premier film, à fortiori un thriller parfaitement maîtrisé sur un univers soi-disant silencieux qui nous explose ici dans une palette exceptionnelle de sons et d’images. À ce jour, certainement le film le plus réussi sur les sous-marins et une très belle vitrine pour un cinéma français parfois en perte de vitesse.

6. « The Irishman » de Martin Scorsese :

Steven Spielberg avait taillé Netflix il y a quelques mois et Martin Scorsese avait fait de même avec Marvel et pourtant, Marty lui est parti réalisé son dernier film sur la plateforme de SVOD.

« The Irishman » était très attendu, il était encore plus par la présence à l’affiche de pointures du cinéma comme Joe Pesci, sorti de sa retraite, Al Pacino, pour la première fois chez Scorsese, et surtout Robert De Niro qui retrouve enfin son mentor après 25 longues années.

Le dernier long métrage du réalisateur du « Loup de Wall Street » comporte tout ce qu’on aime du cinéma scorsesien, à savoir son sens du rythme, sa virtuosité narrative, des plans et mouvements de caméra dont lui seul a le secret, le tout étant magnifié par les musiques choisies avec audace tant elles collent parfaitement à l’action.

Marty nous livre ce qui ressemble à un film testamentaire au crépuscule de sa vie. Un film empreint de nostalgie et de mélancolie dans lequel il convoque ceux qui ont fait sa légende, non sans leur rendre un hommage appuyé, et brasse tout azimut les thèmes qui lui sont chers.

Bien plus qu’un film de mafia, c’est également une satire touchante et déchirante sur le temps qui passe et sur l’image qu’on laisse à ses proches. Une fresque douce et amère, non sans une pointe d’humour, porté par des vieux briscards toujours au top malgré le poids des âges.

Un coup de maître réalisé par Netflix qui trouve enfin sa perle rare, produit un film qui en vaut la chandelle et qui aura forcément sa place dans le panthéon de son réalisateur. Un beau concurrent aux prochains Oscars.

5. « Ad Astra » de James Gray :

On avait quitté James Gray en 2017 après sa formidable épopée amazonienne dans « Lost City of Z » et le réalisateur américain revient en 2019 plus en forme que jamais avec « Ad Astra » dans lequel il emmène Brad Pitt aux confins de notre système solaire.

Malgré son flop au Box-Office (seulement 127 millions de dollars de recettes pour un budget de 100 millions), James Gray a une nouvelle fois frappé très fort avec cette aventure humaine intime aux confins de l’univers sur la relation filiale intense exercée entre deux êtres dévorés par leurs démons.

Porté la brillante performance de Brad Pitt, qu’on espère bien voir nommé aux Oscars, « Ad Astra » est un très grand film qui laisse rêveur bien après la fin de la projection. Une œuvre portée par une mise en scène exceptionnelle, des effets spéciaux éblouissants et surtout soutenue par un comédien fabuleux, au sommet de son art.

Une sublime réflexion existentielle sur l’humain et la solitude en plus d’être une tragédie familiale à grande échelle.

4. « Vice » de Adam McKay :

La satire politique est un genre difficile d’accès, beaucoup de cinéastes s’y sont essayés mais peu ont réussi à en sortir une œuvre déboussolante. Adam McKay a pourtant lui une nouvelle fois réussi son coup, trois ans après « The Big Short ».

Le cinéaste signe un brûlot politique sur l’ancien vice-président Dick Cheney grâce à un casting cinq étoiles dont Christian Bale, une nouvelle fois totalement métamorphosé pour le rôle, la toujours brillante Amy Adams, l’acteur fétiche du cinéaste Steve Carell et le récemment oscarisé Sam Rockwell

Avec « Vice », Adam McKay signe une satire monstrueuse et effrayante des hautes sphères de la plus puissante nation du monde. Un long métrage soutenu par la performance totalement « oscarisable » de Christian Bale en Dick Cheney, portrait virulent de la banalité du mal. Une œuvre qui fait froid dans le dos et qui ne laisse personne indemne.

3. «Joker » de Todd Phillips :

Après les flops « Justice League » et « Suicide Squad », DC Comics et Warner ont décidé de lancer la production de « Joker ».

Un long métrage arrivé donc un peu dans un climat de scepticisme et de curiosité car même si la volonté du studio était bien au changement, le public et la presse avaient quelques réserves par rapport au film.

Porté par un Joaquin Phoenix torturé, détruit par ce monde qui le rejette. L’interprète de Commode dans « Gladiator » est une nouvelle fois bluffant. Il est le souffle, l’âme et la raison d’être du long métrage grâce à sa palette de jeux. Tantôt pathétique et méprisable, tantôt fou à lier et touchant, Phoenix offre une composition incroyable et montre qu’il est le grand favori aux prochains Oscars.

Todd Phillips signe une réflexion poussée et profonde sur la société américaine, le pouvoir des médias et les élites politiques. « Joker » est une œuvre aux antipodes des adaptions de comics vues au cinéma. Un reflet violent et pertinent des maux rencontrés par une population délaissée, le long-métrage de Todd Phillips réussit le pari de nous donner un film mature, sérieux et brutal sur la Némésis du Chevalier Noir.

Un concurrent poids lourd aux récompenses à venir.

2. « Green Book » de Peter Farrelly :

 Couronné aux Oscars 2019 du « Meilleur film » et du « meilleur acteur dans un second rôle » pour Mahershala Ali, « Green Book » fut l’une des très belles surprises de cette année cinématographique.

Porté par deux comédiens exceptionnels,  Mahershala Ali qui campe avec une justesse remarquable le virtuose qu’était Don Shirley un pianiste exceptionnel malheureusement né à la mauvaise époque pour être considéré comme un autre A. Rubinstein ; et Viggo Mortensen méconnaissable en Tony Lip ce chauffeur sicilien grassouillet prompt à fermer le poing et à cogner, peu enclin à travailler pour un noir mais qui n’a guère de choix pour faire bouillir la marmite de sa petite famille de la communauté italo-américaine un rien mafieuse.

« Green Book » est une petite pépite qui assume avec modestie son statut de joli film conventionnel sur la forme, qui mène sa barque sans tromper personne sur la marchandise, racontant une histoire touchante en s’appuyant sur l’interprétation de ses deux comédiens absolument éblouissants de conviction.

1.« Once Upon a Time… in Hollywood » de Quentin Tarantino :

Le neuvième film de Tarantino était aussi le plus attendu de l’année et il ne nous aura finalement pas déçu. Interprété par Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie, Al Pacino et bien d’autres ; « Once Upon a Time… In Hollywood » a offert des étoiles plein les yeux à tous les cinéphiles de la planète.

Avec « Once Upon a Time… in Hollywood », le cinéaste de « Django Unchained » dépeint tout un pan de l’histoire d’Hollywood et de l’Amérique, il nous offre une reconstitution aux petits oignons de cette période vintage qu’il a si souvent évoquée à travers sa filmographie.

On passe de l’émerveillement au désenchantement grâce à une histoire aux tons crépusculaires soutenus par une mise en scène virtuose, des personnages géniaux, une reconstitution magnifique, le tout emporte le spectateur pendant plus de 2h40 pour ne plus jamais le lâcher.

Peut-être l’œuvre la plus mature et la plus déroutante du cinéaste, un film brillant aux thématiques riches, en plus d’être une proposition artistique folle et intelligente.

Une expérience de cinéma jubilatoire à vivre intensément !

Les Belles Surprises :

Pouvaient également êtres cités :

  • « Dragons 3 : Le Monde caché » de Dean Deblois :
  • « Creed II » de Steven Caple Jr :
  • « Glass » de M. Night Shyamalan :
  • « Douleur et Gloire » de Pedro Almodovar
  • « Une vie cachée » de Terrence Malick
  • « La Mule » de Clint Eastwood

Scorsese, Tarantino, Gray, Eastwood, Malick, Baumbach, Almodovar, Bong Joon-ho… Nous tenons là certains des meilleurs réalisateurs du cinéma contemporain. Nous espérons que l’édition 2020 pourra être aussi dense et réussie. Une chose est sûre, les Oscars 2020 promettent d’être très intéressants à suivre.

Julien Legrand – Le 30 décembre 2019

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