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Le charme électrisant

Naomi Watts

Révélée au début du millénaire, l’actrice britannique s’est vite imposée comme une comédienne de premier rang en tournant pour des réalisateurs de renom comme David Lynch ou Alejandro Inárritu dès le tout début de sa carrière cinématographique.

Naomi Watts, c’est l’élégance hitchcockienne, la sensualité de Marilyn et une filmographie à faire pâlir d’envie plus d’une actrice. Retour sur le parcours de cette brillante comédienne en toute simplicité, un mot qui la représente finalement assez bien.

Petite bio :

Naomi Ellen Watts pousse son premier cri le 28 septembre 1968 à Shoreham, dans le sud de l’Angleterre. Elle est la fille d’une décoratrice et costumière d’origine galloise, tandis que son père, Peter, était l’organisateur des tournées du groupe Pink Floyd dans les années 1970. Naomi a un frère, Ben Watts, d’un an son aîné, aujourd’hui photographe aux États-Unis.

 

Son enfance est marquée par de nombreux déménagements mais aussi par le décès brutal de son père dans des conditions jamais élucidées alors qu’elle n’est âgée que de 7 ans. C’est à Anglesey, île du nord-ouest du Pays de Galles, que l’actrice passe une partie de son enfance avant de suivre leur mère à Londres.

 

Des parents divorcés alors qu’elle n’a que 4 ans, un deuil prématuré, une mère hippie, fauchée et compliquée qui l’entraîne sur les routes du Pays de Galles et d’Angleterre, son enfance est loin d’être une sinécure. Pourtant, elle parvient à s’épanouir. Dans cette famille instable mais aimante, c’est d’ailleurs en voyant sa mère jouer sur scène et après avoir visionné « Fame » en sa compagnie qu’elle a voulu devenir actrice.

Suite au second mariage de sa mère, la famille émigre en Australie, d’où est originaire sa grand-mère maternelle, ce qui leur permet d’acquérir facilement la nationalité de leur pays d’accueil. La jeune Naomi est alors âgée de 14 ans et est bien décidée à devenir comédienne.

Durant sa scolarité à la Mosman High School et à la North Sydney Girls High School, elle s’inscrit à des cours de théâtre où son talent pour l’improvisation fait forte impression auprès de ses professeurs. A la même période, elle fait la rencontre de Nicole Kidman, qui deviendra sa meilleure amie, durant le casting d’une pub pour des bikinis.

Malheureusement pour elle, son parcours pour enfin devenir actrice sera nettement moins aisé que pour son amie. Après avoir échoué à obtenir son diplôme, elle décide à 18 ans de devenir mannequin et se rend au Japon afin de passer des auditions mais n’est pas retenue. Elle rentre alors à Sydney où elle enchaîne plusieurs boulots, elle travaille pour un magasin de vêtements puis pour une revue de mode, laissant son rêve de devenir actrice de côté.

C’est finalement sous l’impulsion d’un collègue, qui l’invite à participer à un atelier d’art dramatique, que son amour de la scène refait surface. Elle quitte alors son emploi pour entamer une carrière d’actrice qui passe dans un premier temps par des apparitions dans des publicités pour la télévision américaine.

Son premier rôle, elle le décroche en 1986 dans le film « For love alone » avant de connaître une nouvelle traversée du désert jusqu’à ce qu’elle rencontre le réalisateur John Duigan qui lui propose un rôle dans le film indépendant « Flirting » cinq ans plus tard. Ce rôle lui permet d’enfin lancer sa carrière sur la durée, une carrière qu’elle poursuivra aux Etats-Unis avec dans un premier temps de nombreux seconds rôles et des applications dans des séries télévisées.

Le début des années 2000 marque un tournant dans sa carrière, la belle s’impose comme une valeurs sûres du cinéma mondial grâce à plusieurs rôles ayant considérablement marqué les esprits.

Retour en dix films sur la carrière bien remplie de l’actrice britannique.

10. « Mother & Child » (2009) de Rodrigo Garcia :

Dans ce drame ayant pour thème la filiation, on suit les destins croisés de trois femmes confrontées à des choix de vie importants. Entourée d’Annette Benning, remarquable en femme rongée par les remords et de Samuel L. Jackson, l’actrice parvient à tirer son épingle du jeu grâce à une composition touchante et pleine de tact.

9. « Fair Game » (2010) de Doug Liman :

Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2010, ce thriller, inspiré de l’Affaire Plame-Wilson et du livre « Fair Game: My Life as a Spy, My Betrayal by the White House » de Valerie Plame, permit à Naomi Watts de retrouver son comparse Sean Penn avec qui elle partageait déjà l’affiche du magnifique « 21 grammes » quelques années auparavant, pour un résultat plus mitigé cette fois-ci.

Elle y incarne avec justesse l’agent de la CIA Valerie Plame embarquée dans un lynchage médiatique et prête à tout pour réhabiliter son identité et pour sauver son honneur et celui de sa famille.

8. « Le Cercle : The Ring » (2002) de Gore Verbinsky :

Après s’être révélée aux yeux du monde avec « Mulholland Drive » en 2001, Naomi Watts attire les regards de nombreux réalisateurs, parmi lesquels figure Gore Verbinsky (à qui l’on doit notamment la trilogie de la saga « Pirates des Caraïbes »). Ce dernier lui offre le rôle principal dans ce remake du film d’horreur japonais « Ring ».

Si le film souffre de certaines imperfections qui ne le rendent pas mauvais pour autant, Naomi Watts est une nouvelle fois très convaincante dans le rôle de la journaliste Rachel Keller. Elle parvient à faire ressentir toute l’angoisse de son personnage aux spectateurs, celui-ci étant confronté à d’étranges événements paranormaux. 

7. « Perfect Mothers » (2013) d’Anne Fontaine :

Adapté du roman « Grands-mères » de Doris Lessing, Prix Nobel de la Littérature, qui relate un cercle amoureux à la limite de l’inceste entre deux jeunes hommes et deux femmes d’âge mûre, « Perfect Mothers » est une œuvre troublante portée par le duo Naomi Watts et Robin Wright.

Pour son film, la réalisatrice française Anne Fontaine a eu la bonne idée de remplacer les grands-mères par des mères à la quarantaine radieuse. La prestation de Naomi Watts est envoûtante et pleine de sensualité et à largement convaincu la critique.

6. « Le voile des illusions » (2006) de John Curran :

Deuxième adaptation du roman « La Passe dangereuse » de William Somerset après celle de 1934 avec Greta Garbo, le long métrage de John Curran nous embarque dans un mélodrame amoureux se déroulant durant les années 1920 au cœur de la Chine profonde.

Aux côtés d’Edward Norton, l’actrice est éblouissante dans le rôle de Kitty, jeune femme désemparée et désavouée par un mari qu’elle n’aime pas mais qu’elle est forcée de suivre dans une région touchée par une épidémie de choléra après son adultère.

5. « King Kong » (2005) de Peter Jackson :

Comme son cousin japonais Godzilla, le mythique King Kong a eu droit à de nombreuses adaptations au cinéma. Parmi les plus cultes, on retrouve la version initiale de 1933 mais également celle sortie en 2005, réalisée par le père de la saga du « Seigneur des anneaux » sur grand écran.

Dans ce dernier, Naomi Watts campe un rôle ô combien important dans le récit, celui d’Ann Darrow, jeune conductrice de vaudeville embarquée dans une expédition sur les traces du singe géant dont elle va se prendre d’affection. Un rôle qui lui sied à merveille tant la ressemblance avec l’actrice d’origine est frappante, notamment dans la fameuse scène d’escalade de l’Empire State Building. On parvient à ressentir toute la sollicitude qu’elle porte à la bête grâce à son interprétation remarquable.

4. « Mulholland Drive » (2001) de David Lynch :

Le rôle de la révélation pour l’actrice britannique, et pas avec n’importe quel réalisateur puisque c’est devant la caméra du fantasque David Lynch qu’elle a mis son talent à l’œuvre. Dans ce film d’une grande complexité, comme souvent avec le créateur de « Twin Peaks », elle prête ses traits à Betty Elms, une actrice en devenir, fraîchement débarquée à Los Angeles, amenée à aider son amie Rita amnésique à retrouver la mémoire ainsi que son identité suite à un accident de voiture sur la route de « Mulholland Drive ».

L’actrice est tout simplement étincelante dans ce rôle à l’aura mystérieuse qui lui vaut enfin la reconnaissance du tout Hollywood. Une performance remarquée dans un film aux airs de puzzle qui laisse le spectateur perplexe.

3.« The Impossible » (2012) de J.A. Bayona :

Le Tsunami qui a touché le sud de l’Asie en décembre 2004 à considérablement marqué les esprits. C’est donc tout naturellement que le cinéma s’est emparé de ce drame humain sans précédent pour en faire un long-métrage presque dix ans après le terrible événement.

Aux côtés d’Ewan McGregor, qui incarne son mari, et du jeune Tom Holland (futur Spider-Man), elle tire son épingle du jeu avec son rôle de mère courageuse, tentant de survivre et de retrouver sa famille malgré le chaos qui règne dans une Thaïlande meurtrie. Si la prestation de Naomi Watts est une franche réussite, celle-ci est néanmoins quelque peu en retrait par rapport à un McGregor qui livre une performance déchirante plus que remarquée.

2. « 21 Grammes » (2003) d’Alejandro González Inárritu :

Partant de la théorie affirmant que le poids de l’âme est de 21 grammes, le jeune réalisateur virtuose, qui a fait du chemin depuis (« The Revenant »), nous offre un film viscéral et déchirant. Un uppercut porté par trois comédiens au sommet de leur art parmi lesquels une Naomi Watts éblouissante dans le rôle de Christina, ex toxico devenue une mère au foyer dont le destin sera intimement lié à ceux des deux autres personnages, unis dans la tragédie.

Face à ces deux acteurs exceptionnels que sont Sean Penn et Benicio Del Toro, Naomi Watts est d’une intense justesse et se révèle maîtresse de ce puzzle subtil, elle parvient à retranscrire au plus juste le bouleversement d’une femme confrontée à la pire des situations. Un de ses meilleurs rôles dans lequel elle démontre à nouveau tout son talent pour le drame et qui lui valut une nomination à l’Oscar de « la meilleure actrice ».

1.

« Les promesses de l’ombre » (2007) de David Cronenberg :

Après le succès de son précédent film, l’éblouissant « History of violence », David Cronenberg revenait en 2007 avec une nouvelle affaire de gangsters mettant en scène des acteur chevronnés comme Viggo Mortensen ou Vincent Cassel. Il offrait également à Naomi Watts l’un, si ce n’est, son plus beau rôle. 

Dans ce film aux allures de tragédie shakespearienne, elle réalise une performance d’exception dans le rôle d’Anna Khitrova, une sage-femme déterminée à éclaircir le meurtre d’une prostituée russe. Elle parvient à délivrer une partition solide en incarnant une Anna qui se jette involontairement dans la fosse aux lions et fait preuve de ténacité malgré une vulnérabilité apparente. 

Si sa carrière à mis du temps à décoller, Naomi Watts s’est finalement imposée dès le début des années 2000, comme une actrice qui compte dans l’industrie cinématographique. Sa sensibilité, son charme et sa justesse en font une comédienne renommée qui ne laisse personne indifférent, il suffit de voir le palmarès des cinéastes avec qui elle a collaborés pour s’en rendre compte.

NB : Pouvaient aussi être cités :

  • « Funny Games U.S. » de Michael Haneke (2007)
  • « Diana » d’Oliver Hirschbiegel (2013)
  • « L’Enquête » de Tom Tykwer (2009)
  • « J. Edgard » de Clint Eastwood (2011)
  • « Birdman » d’Alejandro González Inárritu (2015)
  • « Demolition » de Jean-Marc Vallée (2015)

Damien Monami – Le 3 octobre 2019

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