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can you see the birds

"Donnie" par Donnie Castle

Première mixtape du jeune producteur suédois Donnie Castle (qui s’est notamment fait connaître en 2017 via 3 vidéos disponibles sur YouTube : “Skins”, “Done” et “Oooh”.), Donnie est sorti ce 13 février 2018 et est trouvable sur Itunes comme sur Spotify. Et c’est un étrange album que vous allez découvrir en lisant cet article, je vous le promets.

C’est en cherchant un album à critiquer pour ScreenTune que cette obscure mixtape à la pochette représentant un étrange masque blanc sur un fond écarlate a attiré mon attention. Et rarement un clic hasardeux ne m’aura fait voyager dans un univers aussi particulier.

 

Avec 11 titres, cette première mixtape oscille entre la synthwave faisant écho aux sonorités et aux films des années 80, l’ambient et le hip hop. Le tout avec des élans psychédéliques. Cette volonté de mixer les genres et de proposer un univers sonore aussi étrange est assez appréciable à une époque dans laquelle tous les morceaux populaires se ressemblent et s’assemblent dans une étrange harmonie d’accord pré-mâchés.

 

On sent dans cet album un fort désir d’expérimenter avec les genres et les sons de la part de Donnie Castle. Certains morceaux font même légèrement penser au travail de Damon Albarn sur quelques titres du dernier album de Gorillaz.

 

D’un point de vue mélodique, c’est une mixtape faite à grands coups de Home Studio. Ce qui implique Pads, Synthétiseurs et effets à foison. Néanmoins elle réussit à se présenter comme un OVNI dans la voûte musicale contemporaine en alliant des basses d’outrun avec des mélodies venues d’autres genres musicaux. C’est notamment le cas sur le premier titre de la mixtape : Egodød (“La mort de l’égo” dans la langue d’Ikea et de Carl XVI Gustaf), qui allie des sonorités house, synthwave et ambient.

Si Donnie tire en effet sur la mode du Revival qui a gagné en popularité depuis quelques années (il suffit d’écouter la bande originale de Stranger Things ou encore celle de Blade Runner 2049 pour en avoir un aperçu), d’autres titres tirent plus vers une musique contemplative et vers le ressenti que l’auteur veut transmettre. C’est notamment le cas dans Nowhere 3AM,Interlude et Côte d’Azur (qui est littéralement une déclaration d’amour à la Côte d’Azur, ses fêtes et la French Touch). 

Quelques titres vont aussi se ranger dans le registre du Hip-Hop avec des featuring tels que OG MacoRome Fortune, ou encore DopeSmoothie. 

Il reste à mentionner Birds, qui est selon moi un des morceaux les plus intéressants de l’album tant c’est un OMNI (Objet Musical Non Identifié) au sein de cet OVNI. Car si l’album se veut assez calme sur 10 de ses pistes, Birds est un cran plus haut sur le plan de l’agressivité. Notamment avec la tonalité générale de la mélodie ainsi qu’avec le gain qui vient s’ajouter sur la voix du refrain. Sans oublier les basses prédominantes qui surplombent toutes les autres pistes audio du titre.

Donnie est un premier album expérimental plus que réussi. La seule critique qu’on peut lui trouver réside peut-être dans son manque d’identité global. Ce n’est pas un album simple à écouter même si il demeure facile à entendre. Il m’aura néanmoins totalement emmené dans son univers et dans ses ambiances.

 

 

Note: 8/10

 

Maxime Févry – 25 février 2018

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