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Une aventure sur courant alternatif

Pokémon : Détective Pikachu

Toute enfant né dans les années 90 n’a pu y échapper, que ce soit en jouets ou en jeux-vidéos, cartes à collectionner, séries animées ou films, les pokémon étaient partout. Que dire encore du succès absolument gigantesque de l’application « Pokémon Go » en 2016 qui a remis ces petites créatures sur le devant de la scène.

Il était donc normal qu’Hollywood exploite le filon, pour encore plus brasser des millions de billets verts. Warner Bros a finalement eu le nez fin pour concurrencer les autres majors dans la course à la prochaine franchise de Blockbusters.

Réalisé par Rob Letterman et porté par Ryan Reynolds qui prête sa voix au plus célèbre pokémon, Pikachu, ce premier film live action avait la lourde tâche de lancer une franchise qui devait obligatoirement être lucrative. 

Grâce à un budget de 150 millions de dollars et d’une promotion bien menée, « Pokémon : Détective Pikachu » était attendu au tournant par les aficionados et une chose est sûre, il n’a pas déçu au Box-Office (Plus de 500 millions de dollars).

Un succès amplement mérité ?

Synopsis :

Après la disparition mystérieuse de Harry Goodman, un détective privé, son fils Tim va tenter de découvrir ce qui s’est passé. Le détective Pikachu, ancien partenaire de Harry, participe alors à l’enquête : un super-détective adorable à la sagacité hilarante, qui en laisse plus d’un perplexe, dont lui-même. Constatant qu’ils sont particulièrement bien assortis, Tim et Pikachu unissent leurs forces dans une aventure palpitante pour résoudre cet insondable mystère. À la recherche d’indices dans les rues peuplées de néons de la ville de Ryme – métropole moderne et tentaculaire où humains et Pokémon vivent côte à côte dans un monde en live-action très réaliste, ils rencontrent plusieurs personnages Pokémon et découvrent alors un complot choquant qui pourrait bien détruire cette coexistence pacifique et menacer l’ensemble de leur univers.

Pokémon était déjà un grand totem de la pop culture, il était donc normal qu’un film live action voit le jour. La bonne nouvelle c’est que le pari de Rob Letterman est plutôt réussi.

Une intrigue de film noir pour enfants et ados qui offre un superbe mélange d’humains filmés en prises de vues réelles qui cohabitent avec des créatures animées fantastiques plongés dans une métropole d’inspiration asiatique baignée de néons à la « Blade Runner ».

Tout cela semble parfaitement mis en scène grâce à des effets spéciaux superbement travaillés, ajoutez à cela des rires, du spectacle, un rite initiatique et vous obtenez un cocktail survitaminé d’aventure tout droit issu des années 80.

Car c’est bien dans cette tranche du cinéma que « Pokémon : Détective Pikachu » est allé pioché son inspiration. Le long métrage de Letterman emprunte beaucoup d’idées scénaristiques et visuelles au non moins culte « Qui veut la peau de Roger Rabbit » de Robert Zemeckis.

Et comment pourrait-on lui en vouloir de recycler une recette qui a depuis longtemps fait ses preuves. Le cinéaste reprend tout ce qui a fait le succès de ce classique de l’animation, l’utilisation de l’ambiance du film noir, les ressorts scénaristiques du « buddy movie », les touches d’humour perpétuelles de Pikachu, superbement joué par Ryan Reynolds, tous ces choix confèrent à l’œuvre un sens du rythme indiscutable et un confort de visionnage des plus agréable.

De plus, l’univers des pokémon est incroyablement bien retranscrit à l’écran, toutes les créatures de notre enfance convergent d’une façon remarquable sur l’écran, leurs évolutions, les musiques des jeux-vidéos, le film envoie aux fans de nombreux clins d’œil. Tout le long métrage de Letterman est bâti de façon généreuse et sympathique pour titiller notre nostalgie.

Malheureusement derrière ses beaux effets spéciaux et passé le fan-service, « Pokémon : Détective Pikachu » souffre d’un scénario prévisible et trop téléphoné pour les plus tatillons.

Pourtant, même si le script réserve quelques jolies surprises, l’histoire est bien trop simple et avance sur un rythme soutenu sans pour autant développer toutes ses ramifications scénaristiques.

Les sautes de rythmes et de tons sont parfois trop fréquentes et donne à certains moments l’impression que des personnages ne se trouvent pas dans le même film.

Malheureusement aussi, les néophytes à l’univers pokémon auront peu de choses auxquelles se raccrocher, ils ne saisiront pas les nombreux « easter eggs » présents à l’écran. Ils ne seront cependant jamais perdus dans cet univers dont les règles sont clairement expliquées dès le départ.

Malgré un scénario convenu mais de superbes effets spéciaux, le film mérite son succès au Box-Office.

Au final, une partie du charme reste intact parce que « Pokémon : Détective Pikachu » arrive à atteindre un juste milieu entre fan-service et blockbuster divertissant pour le plus grand nombre. On ne peut pas lui jeter la pierre car le long métrage assume pleinement son statut de production pop-corn avec une profonde sincérité et un grand capital sympathie.

Note : 6,5/10

Julien Legrand – Le 15 septembre 2019

Test Blu-Ray :

Bonus

  • Detective Mode.
  • My Pokemon Adventure.
  • Creating the World of Detective Pikachu.
  • Mr. Mime’s Audio Commentary ?
  • Ryan Reynolds : Outside the Actor’s Studio.
  • « Carry On » by Rita Ora & Kygo.
  • Alternate Opening .

Nous avons eu l’occassion de découvrir la version Blu-Ray et l’image est en tout point saisissante, les pokémon sont encore plus vrais que nature et les effets spéciaux offrent une superbe immersion dans cet univers. L’image est éblouissante et offre un contraste des plus agréables. Bref le travail est impeccable.

Quant aux bonus, ils permettent aux fans de découvrir l’envers du décor, la genèse du projet et prouve que toute la production se sentait très concernée par le long métrage. Bien sûr, ce bon vieux Ryan Reynolds n’a pas pu s’empêcher d’offrir un joli condensé de son humour en montrant qu’il s’est donné corps et âme à son personnage. Un bonus « Ryan Reynolds : Outside the Actor’s Studio » à l’image de l’acteur plein d’autodérision.

Une jolie édition Blu-Ray qui ravira petits et grands, fans ou non.

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