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La série de tous les « Grangé » !

Les Rivières Pourpres 

Jean-Christophe Grangé fut d’abord journaliste puis grand reporter ; l’un de ses reportages sur les oiseaux migrateurs lui fournit le thème de son premier roman « Le Vol des cigognes » adapté en téléfilm par Jan Kounen( « Mon cousin »). Son deuxième thriller « Les Rivières Pourpres » est porté à l’écran par Mathieu Kassovitz avec Jean Reno et Vincent Cassel.

Le succès de ce long métrage s’offrira une suite et désormais une série dont l’auteur est le showrunner et le scénariste.

Critique « Les Rivières Pourpres » (2018) : La série de tous les « Grangé » ! - ScreenTune

Synopsis :

À la suite des événements survenus à Guernon, le commissaire Pierre Niemans (Olivier Marchal) est muté à la tête de l’Office central contre les crimes de sang (OCCS). Il fait équipe avec une ancienne et meilleure élève Camille Delaunay (Erika Sainte vue dans »Baron noir). Le commissaire la considère quasiment comme sa fille. Ensemble ils vont résoudre des enquêtes très insolites voire insolubles.

« Les Rivières Pourpres », le roman, se lisait à « donf » sans une pause tant le rythme était soutenu. La série essaye de tenir la cadence, mais le téléspectateur se doit d’avoir un minimum d’explications pour cerner le sujet. Elle comprend 8 épisodes, soit 4 enquêtes (de deux épisodes). Chaque histoire est conçue classiquement comme un film de 90 minutes, avec au départ, le meurtre qui déclenche l’enquête et la résolution pour conclure. On regrettera cependant la répétitivité du schéma de chaque double-épisode même si la série possède des twists intéressants.

Olivier Marchal compose un commissaire Pierre Niemans, légende de la police française, peu enclin au protocole et au respect de la hiérarchie. Niemans n’a ni femme ni enfant et se donne corps et âme à ses enquêtes, repoussant toujours ses limites. Sous ses airs bourrus et rigides se cache un homme généreux qui passe sa vie à traquer la face sombre de l’Homme…

Erika Sainte incarne le lieutenant Camille Delaunay, l’homologue féminin de Niemans, la fille qu’il n’a jamais eue. Meilleure élève de ce dernier à l’école de police, elle le recroise sur une enquête qui scellera le tandem. Méticuleuse et féroce, l’admiration qu’elle porte à son patron en fait une alliée dévouée, prête à risquer sa vie pour celui à qui elle doit tout. La Belge apporte beaucoup de tendresse, de charme et de chaleur à son personnage contrebalançant ainsi le côté bourru d’un Olivier Marchal au verbe fort et aux jurons sentis.

Grangé, fidèle à son style, imagine un monde secret, teinté de mysticisme. On retrouve aussi certaines de ses obsessions, notamment les reliques maléfiques, les familles aux sanglants secrets, le communautarisme extrémiste ou encore les mythes africains.

Une série au demeurant assez réussie, au style franchement différent des productions françaises (déjà parce que c’est une coproduction) qui permet à Christophe Grangé d’étoffer son univers. Une série méritoirement récompensée du Grand prix du Film francophone de télévision au Festival du Polar de Cognac pour l’excellent et original « Kenbaltyu » (saison 2, épisodes 11 et 12 de David Morley) et du Prix UCMF 2020 de la Meilleure Musique de Fiction TV pour le compositeur David Reyes, pour son travail sur la Saison 2.

On a hâte de découvrir la troisième saison qui d’après les scénaristes développerait davantage la vie personnelle et le passé de notre tandem de flics…

Note : 6,5/10

Yves Legrand – Le 13 octobre 2020

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