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Mon Nom est Père Noël.

Le miracle de la 34ème rue

Alors que tout le monde commence gentiment mais sûrement à dégainer ses péloches de noël depuis que la froideur de l’automne a débuté et que celle de l’hiver ne saurait tarder. Il suffit de s’armer d’un bon chocolat chaud, d’une belle doudoune et de se vautrer dans le canapé devant un bon vieux classique de Noël

« Le Miracle de la 34e rue » est en 1947 le quatrième film de George Seaton. C’est un drôle de mélodrame mêlé de merveilleux qui résume bien la force et la faiblesse du style de Seaton qui lui rapportera quand même 3 Oscars. Le véritable héros de cette histoire est un vieux bonhomme à barbe blanche qui se prend pour le père Noël.

Formidablement joué par le malicieux Edmund Gwenn (récompensé d’un Oscar du « meilleur second rôle masculin »), il éclipse les deux stars du film, Maureen O’Hara et John Payne, dans ce qui se révèle une fable édifiante et attendrissante qui depuis 2005 est même conservée à la bibliothèque du Congrès.

Synopsis :

Un homme avec une barbe blanche se fait engager pour faire le Père Noël par le grand magasin Macy’s de New York. Lorsqu’il affirme être le véritable Père Noël, la femme qu’il l’a engagé se demande s’il est fou. Le psychologue de la maison le prend en grippe…

Avec « La Vie est belle » de Frank Capra, « Le miracle de la 34ème rue » est le film de Noël par excellence et, ce, depuis plus 50 ans.

Le film original  est sorti en 1947,  son remake en 1994  avec Richard Attenborough et a également inspiré deux autres adaptations pour la télévision en 1959 et 1973.

Il ne se passe pas un Noël aux Etats-Unis sans qu’il soit largement diffusé. Bien entendu, on peut  trouver un peu dépassée cette histoire gentille et pleine de bons sentiments mais elle fonctionne toujours remarquablement bien.

Le scénario est admirable. L’idée de base vient de Valentine Davies : observant la frénésie commerciale autour de Noël, il s’est demandé ce que penserait le vrai Père Noël s’il débarquait à l’improviste. Egratignant au passage la course aux profits des grands magasins, le film accomplit l’exploit de réconcilier l’économique et le merveilleux.

La chaîne de magasins new-yorkaise Macy’s, connue notamment pour sa célèbre parade de Thanksgiving, n’a pas souhaité faire partie du remake de 1994 (Elle est remplacée  par le magasin fictif Cole’s.), contrairement au film de 1947 où elle fait partie intégrante du film (Doris Walker en était la responsable évènementielle).

Davies développe l’idée avec son ami George Seaton pour donner une histoire très bien équilibrée, sans excès de guimauve, bien rythmée avec de bons rebondissements, une histoire qui peut plaire autant aux adultes qu’aux enfants qui reçoit l’Oscar du « meilleur scénario adapté ».

Les dialogues relevés contribuent à lui donner une belle vitalité ; l’ensemble est servi par une bonne interprétation, y compris dans les seconds rôles. Les prestations d’Edmund Gwenn en Père Noël et de la toute jeune (9 ans) Natalie Wood restent durablement dans les esprits.

La réalisation de George Seaton est sans doute un peu terne mais elle a le mérite de contribuer à la simplicité de l’ensemble.

Sous son apparence de film facile et bon enfant,« Le miracle de la 34ème rue » reste une petite merveille d’écriture, une bien belle histoire qui nous fait passer un bon moment.

Au final, cela donne un mélange inattendu de féerie (le cinéma hollywoodien a toujours misé sur les croyances enfantines) et de plaidoyer pour un libéralisme sauvage typiquement américain. A coup de violons judicieux et de dialogues enjoués.

 Note : 8/10

Yves Legrand – Le 16 décembre 2018

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