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Maman, faismoi peur !

Ma

La société Blumhouse a le vent en poupe ces derniers temps, un studio dont les dernières productions fantastiques ont fait parfois de très jolis cartons au Box-Office avec des œuvres comme « Get out » et « Us » de Jordan Peele, « Split » et « Glass » de Night Shyamalan, ou encore le dernier « Halloween » de David Gordon Green.

Le studio de Jason Blum est donc de retour avec « Ma » de Tate Taylor à qui l’on doit le surprenant « La couleur des sentiments » et le plus récent « La fille du train » avec Emily Blunt. Le cinéaste retrouve pour l’occasion l’actrice qu’il a oscarisée, Octavia Spencer, pour ce thriller estival dans lequel il plonge une bande d’adolescents en plein cauchemar.

En effet à cette période de l’année fleurissent les thrillers pour les teenagers, une spécificité d’outre-Atlantique, qui se caractérise essentiellement par la mise en danger d’ados inconscients qui veulent s’affranchir des règles.

Alors « Ma » est-il une bonne surprise ?

© 2020 Sony Pictures Belgium

Synopsis :

Sue Ann, une assistante vétérinaire assez solitaire vivant dans une petite ville de l’Ohio. Un jour, une adolescente ayant récemment emménagé, lui demande d’acheter de l’alcool pour elle et ses amis ; Sue Ann y voit la possibilité de se faire de nouveaux amis plus jeunes qu’elle. Progressivement elle invite les adolescents venir faire la fête en sûreté dans le sous-sol aménagé de sa maison. Mais Sue Ann a quelques règles…

La surprise du film c’est Octavia Spencer qui incarne Sue Ann avec  une sensibilité et une roublardise jouissive et démontre encore une fois l’immensité de son talent. Mais s’offrir une actrice oscarisée comme tête d’affiche comporte un écueil  évident que le réalisateur n’a malheureusement pas su contourner. L’actrice occupe tout l’écran ! Luke Evans et surtout Diana Silvers (vue dans «  Split ») ont bien du mal à exister tant la caméra aime s’attarder sur Octavia, ses mimiques et sa palette de comportements qui lui permet de nous faire passer du rire à l’angoisse en quelques minutes.

© 2020 Sony Pictures Belgium

La véritable bonne idée du long métrage de Tate Taylor est de faire de Sue Ann non pas simplement une folle du voisinage, mais un reflet parfois caricatural et difforme de la cruauté locale, trop ordinaire pour ne pas résonner en chacun de nous.

Il est vrai qu’il est difficile de ne pas sourire face à ces adolescents gentiment bêtes qui rassemblent tous les clichés des bons vieux films d’horreurs et qui auront besoin de beaucoup de temps avant de flairer les problèmes.   

© 2020 Sony Pictures Belgium

 Les flashbacks de Sue Ann sur son adolescence nous aident à percer les mystères de sa personnalité complexe et torturée mais cela ne suffit pas à installer une atmosphère de thriller. Une histoire de vengeance un peu simpliste qui tend parfois vers certaines œuvres du maître Stephen King mais qui n’en tire que le parfum.

Malgré la belle prestation d’Octavia Spencer, « Ma » n’atteint pas son objectif, le long métrage de Tate Taylor ne nous fait pas trembler, tout juste sourire devant tant de naïveté (de la part des ados). Une œuvre qui ressemble parfois à une campagne de prévention (N’allez pas dans des endroits inconnus ! Ne buvez pas trop ! …)

Au final un teenage movie pour l’été qui reste dans sa zone de confort du tout public et semble vraiment moins profond que « Us ».

Note : 5,5/10

Yves Legrand – Le 3 juin 2019

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