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L’envie et l’hypocrisie des autres

Le Bonheur des uns...

C’est bien connu « le bonheur des uns… » ne se reflète guère dans l’œil de l’autre. Si vous croyez comme Jean Yanne que « Tout le monde est beau ; tout le monde il est gentil ! » et bien courez voir le film de Daniel Cohen pour envisager de revoir votre jugement…

Synopsis :

Léa, Marc, Karine et Francis sont deux couples amis de longue date. Quand Léa apprend à ses amis et à son compagnon qu’elle a publié un livre et que celui-ci devient un best-seller, la jalousie s’empare aussitôt de ses amis, tandis que son compagnon vit très mal sa soudaine popularité…

Nous critiquions encore récemment le choix de conserver ou non  le titre éponyme d’un roman ; heureusement que ce n’est pas le cas ici ! Le titre original de la pièce de théâtre de Daniel Cohen était « L’île flottante » de quoi  certainement rebuter le spectateur potentiel.

C’est une comédie bien orchestrée malgré un début quelque peu bavard et théâtral ; la scène du restaurant  qui sert de mise en place mais tire en longueur avec ce dessert qu’on prend ou pas ! Par la suite, la comédie trouve un certain rythme et les différents protagonistes jouent leur partition. Tous ont réussi ou en sont convaincus, sauf peut-être Léa (Bérénice Béjo) qui se contente de son métier de vendeuse. L’annonce par celle-ci de sa passion pour l’écriture et de son désir de publier un roman a créé une onde de choc chez leurs amis (François Damiens et Florence Foresti).

Chacun réagit à sa façon ; jalousie pour l’une, incompréhension pour l’autre, bizarrement au lieu de féliciter leur amie, tout se complique. Le couple  se sent soudain  perturbé dans leurs ambitions personnelles. On se délecte de voir ce duo soudé en quête d’un nouveau sens à donner leur vie. Désormais ils remettent tout en question, se cherchent un art, une passion, comme si un déséquilibre s’était installé dans le groupe d’amis et  leurs vies soudain devenues vides. Vincent Cassel incarne Marc, le mari de Léa (ici dans un rôle à contre-emploi), un industriel macho, ambitieux et obsédé par sa réussite dans le commerce de l’aluminium.

Le mérite de Daniel Cohen, réalisateur du film « Les deux mondes » avec Benoît Poelvoorde et de « Comme un chef » avec Jean Reno, est de nous montrer sans fard les changements de comportements qui entourent une personne jusque-là réservée voire insignifiante (décrite comme incapable d’un choix clair) qui d’un coup s’émancipe et dévoile les bassesses humaines qui vont l’entourer avec un certain humour.

Une comédie  grinçante (particulièrement chez Foresti qui fait du Foresti 2.0) mais plaisante que l’on pourrait qualifier de mœurs tant elle s’adresse à un public averti qu’il ne s’agit pas d’une comédie de boulevard avec portes qui claquent et effets comiques mais bien du reflet d’une société où le bonheur de l’une crée jalousies, envie et mensonges chez les autres.

Note : 5,5/10

Yves Legrand – Le 22 septembre 2020

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