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Overdose de super-héros

Captain America: Civil War

Marvel et Disney entamaient en avril 2016 la phase 3 du « Marvel Cinematic Universe ». C’est Captain America alias Steve Rodgers (Chris Evans) qui avait l’immense honneur de débuter la mission. Le voici lancé dans sa troisième aventure, dans un grand blockbuster sur-vitaminé aux dollars et aux stars.

Tout comme le « Batman VS Superman » de Zack Snyder, ce « Captain America : Civil War » va réunir deux figures emblématiques de l’univers des comics, Iron Man et Captain America qui s’affrontent sur fond de conflit idéologique et de divergences d’opinion.

À noter, les absences de Thor et de Hulk mais les arrivées de Black Panther, Ant-Man et le très attendu Spider-Man dans ce film à qualifier plutôt d’Avengers 3.

Alors que vaut le nouveau-né de « La maison des idées » ?

Les critiques américaines étaient dithyrambiques ce « Captain America : Civil War » promettait des étincelles.

Synopsis :

Steve Rogers est désormais à la tête des Avengers, dont la mission est de protéger l’humanité. À la suite d’une de leurs interventions qui a causé d’importants dégâts collatéraux, le gouvernement décide de mettre en place un organisme de commandement et de supervision.

Cette nouvelle donne provoque une scission au sein de l’équipe : Steve Rogers reste attaché à sa liberté de s’engager sans ingérence gouvernementale, tandis que d’autres se rangent derrière Tony Stark, qui contre toute attente, décide de se soumettre au gouvernement…

Malheureusement et cela risque d’en choquer plus d’un : quelle déception !

Le fait est, qu’il s’agit peut-être de l’un des meilleurs volets de la saga « Captain America » et si le premier sortait déjà son épingle du jeu, cet épisode flirte avec le très moyen et le passable.

Le scénario n’est pas noyé dans un torrent d’actions comme cela fut le cas pour « Avengers ». Ce volet arrive à allier histoire sans grande originalité (pour le respect du comics on repassera notamment dans les enjeux de la confrontation) avec des instants de bravoure accompagnés de certains temps forts. Si le spectateur est venu chercher du grand spectacle, le film des frères Russo atteint très moyennement son objectif (par exemple : lors du combat de l’aéroport qui n’a rien d’explosif).

Du côté des personnages, beaucoup de monde attendait au tournant l’arrivée de Spider-Man interprété par le jeune Tom Holland. Ce nouvel homme araignée est assez crédible, d’aucun diront qu’il n’arrive pas à la cheville de Tobey Maguire  mais il apporte un nouvel angle comique au film. Pourtant son rôle est partagé entre le caméo et une figuration dans la meilleure partie du long métrage.

L’autre nouveauté était Black Panther, interprété par Chadwick Boseman (excellent dans le film « Get on Up ») mais son personnage quoique intéressant est écrasé par la surexposition des autres héros du film. Dommage car il méritait plus de respect au vu du temps accordé aux autres protagonistes.

Il s’agit d’ailleurs, de l’un des plus gros problèmes de « Civil War ». Trop de super héros nuit au film. Il y en a tellement que le long métrage se permet des raccourcis scénaristiques afin de caser tout ce petit monde en 2h28.  Ainsi à part Captain America, La Veuve Noire (Scarlett Johansson) et Iron Man (le toujours aussi fringant Robert Downey Jr), le reste de la distribution est plutôt là pour faire partie du décor.

Le récit quant à lui souffre de certains défauts. Là où Marvel se démarquait de son éternel rival DC Comics avec son humour second degré. Il se prend ici vraiment au sérieux et tend vers la noirceur de son concurrent. Ce combat quasi mythologique entre super héros lorgne inévitablement ver la tragédie noire mais sans les conséquences dramatiques qui en découlent. Il ne faut donc pas vous attendre à un respect du comics.

« Civil War », ne va jamais jusqu’au bout de cette vison sombre, il garde toujours une certaine retenue car les enjeux de cette guerre civile manquent de caractère, le traitement du sujet reste trop sage. Chez DC et son « Batman VS Superman » c’est le scénario trop chargé qui faisait défaut. Ici, les motivations profondes semblent encore trop simplistes et infantiles.

L’ajout d’un méchant comme Helmut Zemo (interprété par Daniel Brühl) dans une histoire qui n’en demande pas était inutile puisque tout le ressort dramatique repose sur l’affrontement des têtes d’affiches et leurs divergences d’opinion.

La réalisation des frères Russo se contente d’une mise en scène minimaliste et de plus, ils signent un montage peu-lisible et parfois incohérent. Un défaut qui revient sans cesse et qui empêche malheureusement le spectateur d’être plongé pleinement dans l’aventure.

Au final, « Civil War » est un film spectaculaire mais sans finesse qui se voulait plus mature et plus ambitieux que ses prédécesseurs. Pari plus ou moins réussi mais pour un vrai grand film de super-héros, on attend encore !

 Note : 5,5/10

 Julien Legrand – Le 29 novembre 2018

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